Dans le discours qu'il a prononcé samedi à l'occasion de la célébration du 106ème anniversaire de la création de l'ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa qui en est le nouveau chef depuis décembre dernier a démenti on ne peut plus franchement les allégations et supputations ayant été forgées par les médias et la presse du Makhzen l'ayant présenté comme susceptible de faire abandonner à son parti et par voie de conséquence à son pays la position de soutien à la cause du peuple sahraoui qui est la leur depuis que feu Nelson Mandela en était le président. Le nouveau chef de l'ANC et probable successeur en 2019 de Jacob Zuma à la présidence de l'Afrique du Sud dont les médias ont fantasmé sur ses intentions en la matière a réaffirmé sans équivoque que l'ANC continuera à «défendre le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination et à l'indépendance et qu'il condamne le retrait du Maroc du processus de paix sous l'égide de l'ONU». Frustrés que le nouvel homme fort de l'ANC et de l'Afrique du Sud n'ait pas exaucé leur attente, les médias du Makhzen s'évertuent à présenter sa fidélité à la position de ses prédécesseurs sur la question du Sahara occidental comme reflétant son souci de «composer avec les lobbys internes de l'ANC», laissant sous-entendre par là que Ramaphosa en serait prisonnier et contraint de leur donner satisfaction sur le sujet. S'agissant de l'Afrique du Sud dont le soutien au Polisario fait échec aux manœuvres de la diplomatie marocaine, les médias du Makhzen colportent avec récurrence qu'il est dans l'intention des dirigeants de ce pays de réviser leur attitude pro-sahraouie. La rencontre en novembre dernier en marge des travaux du 5ème sommet UA-UE à Abidjan entre le roi Mohamed VI et le président sud-africain Jacob Zuma leur avait donné matière à dégoiser dans ce sens. Mais s'il est vrai qu'en l'occurrence les deux hommes d'Etat ont convenu que soit ouverte «une nouvelle page dans les relations des deux pays» et ont décidé de relever le cadre de leurs représentations diplomatiques, il n'a été nullement question pour Jacob Zuma que ce rapprochement induit pour l'Afrique du Sud son lâchage du Polisario et de la cause du peuple sahraoui. La réaffirmation par Cyril Ramaphosa réduit à néant les élucubrations de la propagande marocaine qui donnent à croire que le retour du royaume au sein de l'Union africaine est gagnant pour lui puisque même un Etat africain aussi résolument pro-sahraoui en serait arrivé à vouloir réviser sa position. L'Afrique du Sud comme l'Algérie puise les raisons de son soutien à la cause du peuple du Sahara occidental dans le fond de valeurs qui ont été à la base de leurs combats contre le colonialisme et l'apartheid. De Mandela à Ramaphosa en passant par Mbeki et Zuma, les dirigeants sud-africains ont été et resteront fidèles à cette ligne à la confusion de ces médias du Makhzen déroutés par leur constance dans son affirmation. L'Afrique du Sud est loin du reniement de l'héritage et de la mémoire de Nelson Mandela et Cyril Ramaphosa en a asséné la preuve à ces médias du Makhzen et à leurs inspirateurs.