Quelle sera la stratégie retenue par les autorités de la wilaya de Tébessa à l'égard des zones frontalières en matière de développement local, là où le manque à gagner est le plus important ? Des espaces longtemps livrés à eux-mêmes, sans vision d'ensemble claire. Résultat aujourd'hui, dix communes situées sur la bande frontalière longue de plus de 290 km sont les plus concernées par les retards accumulés, tous secteurs confondus, routes, logement, AEP, préservation et exploitation des terres agricoles ou encore santé et aménagement urbain. Une dégradation continue de l'environnement et du cadre de vie d'un citoyen en désarroi. Selon le wali Attallah Moulati, récemment en visite dans l'une de ces communes, Bekkaria en l'occurrence, le ton est plutôt rassurant et optimiste, les projets de développement inscrits seront achevés ou relancés, pour une meilleure prise en charge des citoyens, à même d'améliorer leurs conditions de vie. D'autant que le gouvernement s'est engagé à faire de 2018 l'année du renforcement et dotation en équipements de la zone frontalière. D'Ouenza au nord, jusqu'à Negrine au sud, en passant par El Meridj, Ain Zerga, El Houijbet, Elma Labiod, Oum Ali, Saf Saf Ouesra et Bir El Ater, l'attente des citoyens est grande. Les restrictions budgétaires seraient-elles d'une quelconque entrave devant la politique volontariste de l'Etat, un engagement des pouvoirs publics, sachant l'urgence de réduire les inégalités et disparités ? Les zones frontalières doivent être sécurisées, en premier à travers un apport conséquent en développement socio-économique, au bénéfice des populations pour la plupart rurales, la création de postes de travail, la valorisation des ressources de la région, l'encouragement et l'accompagnement des projets d'investissement. Tout cela nécessite à vrai dire des efforts structurés et la mobilisation des sources propres de financement. Allez voir comment le chômage et le peu d'opportunités érigés en un mur infranchissable face à des milliers de jeunes à la recherche d'un emploi, d'un cadre adéquat pour le lancement d'un projet. Certes, les autorités font toujours dans la politique de facilitation des procédures administratives afin d'amener les jeunes promoteurs à créer leurs propres entreprises. Un des objectifs assignés à la démarche initiée par les collectivités locales pour que l'opération de la réactivation des programmes de développement retrouve la cadence voulue. Un défi, un de plus, dans une wilaya qui tarde à s'accrocher au wagon du développement national. Serait-il un problème de sous-estimation des potentialités existantes, ou peut-être une question de gestion rationnelle et optimale des ressources, humaines entre autres ?