Les retraités invalides et blessés de l'ANP ont, une nouvelle fois, voulu marcher sur Alger et une nouvelle fois, les forces de l'ordre les ont empêchés d'accéder à la capitale. Pour cette première manifestation de l'année, les protestataires, qui avaient pris le départ, vendredi, depuis plusieurs wilayas du pays, avaient emprunté divers axes routiers mais les autorités avaient pris leurs dispositions et installé des barrages filtrants de la police et de la gendarmerie nationale, sur l'ensemble des accès pour faire avorter cette énième tentative des anciens de l'Armée nationale de se rassembler devant le siège du gouvernement afin de faire valoir une plate-forme de revendications qu'ils portent, depuis plusieurs années. La circulation automobile sur l'Autoroute Est-Ouest ainsi que dans les environs d'Alger a été, naturellement, fortement perturbée, voire bloquée à certains endroits, pendant les premières heures de la matinée. A l'est du pays, où des manifestations similaires avaient été également, programmées, des échauffourées ont éclaté entre d'anciens militaires et les forces de l'ordre qui leur avaient barré la route vers Sétif. Selon des informations rapportées par des chaînes d'informations, des accrochages ont eu lieu sur l'autoroute, près de Aïn Romana, wilaya de Sétif, et fait plusieurs blessés, les protestataires ayant tenté de forcer le passage. Là aussi, la circulation automobile a été perturbée par les affrontements, entre les deux parties et la persistance des anciens de l'ANP, à marquer leur mécontentement. Les revendications portées par les retraités invalides et blessés de l'Armée nationale populaire, essentiellement à caractère sociales, s'articulent autour la révision des pensions des retraites, la revalorisation des primes de blessure, l'accès aux logements sociaux et lots de terrain ainsi qu'une meilleure prise en charge médicale. Ces dernières années, les anciens de l'ANP ont organisé plusieurs marches en direction d'Alger mais toutes ont été avortées aux portes de la capitale pour des impératifs sécuritaires, conformément à l'interdiction instaurée par les autorités, depuis juin 2001. Mesure qui est toujours en vigueur alors même que l'état d'urgence, décidé en 1992, a été levé en 2011. Avec la crise économique actuelle et la batterie de mesures d'austérité prises par les autorités, il est fort à parier que les anciens de l'ANP n'ont pas dit leur dernier mot. L'augmentation du coût de la vie et la recherche de meilleures conditions sociales promettent une année tumultueuse que les retraités de l'ANP ne seront, sans doute, par les seuls à animer.