C'est ce dimanche que va se tenir une réunion entre le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, et les représentants du Collectif des médecins résidents algériens (Camra), après l'interruption de tout contact entre les deux parties, ce qui a bloqué en grande partie les activités hospitalières. Selon le Dr Taileb, porte parole du Camra, qui a confirmé hier samedi la tenue de cette rencontre, 'la réunion est prévue avec le ministre de la Santé''. Mais, 'nous n'avons pas été destinataires d'un ordre du jour de cette rencontre'', a-t-il précisé dans une déclaration au « Le Quotidien d'Oran », à la veille de cette réunion. La réunion entre le ministre de la Santé et le Collectif était prévue mercredi dernier, mais a été reportée à ce dimanche après le drame qui a frappée la corporation, avec le décès accidentel de deux résidentes au CHU de Douéra. 'Ce tragique accident a motivé le report de la réunion que nous devions avoir avec le ministre de la Santé'', a-t-il ajouté, précisant que 'nous avions reçu une invitation au ministère pour un entretien avec le ministre''. Pour le Dr Taileb, les mêmes revendications des médecins résidents seront mises sur la table lors de cette réunion. 'On ne va pas reculer après quatre mois de grève'', a-t-il souligné. Le porte-parole du Camra doute 'de la volonté réelle du ministre de répondre à nos revendications.'' L'annonce de cette réunion intervient après la rupture de toute discussion entre les deux parties fin février dernier. La dernière réunion entre le Camra et un comité interministériel mis en place par le ministère de la Santé s'est déroulée en février dernier, sans qu'un accord ne soit trouvé entre les deux parties, notamment après les propositions du ministère aux revendications des médecins résidents. La réunion, tenue le 26 février dernier, qui a regroupé à Alger des responsables du ministère de la Santé et des représentants du Collectif, s'était achevée sans parvenir à un accord. Le ministère de la Santé avait répondu favorablement à certaines revendications du Camra, mais opposé un refus catégorique pour d'autres. Les propositions du ministère portent notamment sur la réduction du nombre de spécialités concernées par le service civil, l'attribution d'un logement, l'aménagement et l'équipement des plateaux techniques dans les wilayas d'affectation dans le cadre du service civil, le droit au regroupement familial pour les couples de médecins, le droit à un billet d'avion par année vers les wilayas de l'extrême Sud, outre l'autorisation d'exercer une activité complémentaire dans le secteur privé». Dans un document rendu public dimanche dernier, le ministère de la Santé avait énuméré une à une les propositions que le comité intersectoriel avait faites au Collectif, qui a cependant estimé que la dispense du service militaire pour les médecins de 30 ans et plus est une décision qui relève du ministère de la Défense, alors que pour la prime d'installation, le comité avait rappelé la proposition du Premier ministre de revoir à la hausse cette prime, qui sera à la charge des collectivités locales du lieu d'affectation. Mais les réponses du ministère sont restées plus ou moins évasives sur d'autres revendications, dont le statut pour les médecins résidents, ou le service civil. Le Collectif demande en fait 'l'abrogation de son caractère obligatoire, et non sa suppression'', nous a précisé le Dr Taileb. 'Dans cet aspect des choses, il y a seulement obligation humaine pour les médecins, envoyés au Sud sans équipements, sans logements, sans rien du tout'', affirme-t-il avant de relever qu'''il faut juste qu'on soit présent, avec une table, un stylo et une feuille. Mais, aucun équipement technique pour exercer, c'est comme si on nous envoie à l'aventure''. 'Le CAMRA reste attaché à la grève jusqu'à satisfaction de toutes les revendications», indique-t-on au sein du Collecif, qui observe une grève depuis maintenant quatre mois. Quant aux propositions du ministère, le Collectif estime qu'elles n'apportent 'rien de nouveau''. Le Dr Hamlaoui Sadek, membre du bureau du Camra, a expliqué que 'le ministère a rendu public un document qui date du mois de février, et on a déjà communiqué sur ce document''. Par ailleurs, et pour appuyer leurs revendications socioprofessionnelles, les médecins résidents suivent scrupuleusement les consignes de boycott de la seconde session du DEMS. Deux examens sont au programme cette semaine: il s'agit de la Dermatologie-vénérologie (1, 2, 3 avril, CHU de Bab El Oued), et la Rhumatologie (2, 3, 4 avril, Faculté de médecine d'Oran). «Evidemment, ces examens seront également boycottés», a confirmé le Dr Taileb. Le mouvement des médecins résidents est soutenu par un collectif de médecins spécialistes, de «généralistes» et des «internes».