Le service national (SN) a été institué au lendemain de l'indépendance nationale pour reconstruire le pays, a expliqué hier dimanche le général-major Mohamed Saleh Benbicha, directeur du service national au ministère de la Défense nationale. Il a indiqué qu'à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'institution du SN en 1968, et une année après en avril 1969 avec l'incorporation de la première promotion, des journées portes ouvertes seront organisées du 15 au 18 avril sur cet événement. Mais également pour expliquer aux jeunes ce qu'est le service national, car au début, il «fallait, au vu de l'état du pays, mobiliser les jeunes, et donc l'institution du SN pour participer aux grands chantiers de l'époque, le barrage vert, la transsaharienne, les voies ferrées, etc.» Depuis ces années-là, «il y a eu une mutation de la société algérienne, et donc, si avant cela se faisait avec engouement, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui il n'y a pas d'engouement des jeunes», estime le général-major Benbicha, pour qui «accomplir le SN est un devoir noble». Selon le directeur du SN au ministère de la Défense nationale, par rapport à l'appréhension des jeunes, «une fois dans la caserne, avec leurs camardes, avec les périodes de formation, ils se rendent compte que c'est autre chose». Le général-major en outre rappelé que la durée du SN a été réduite depuis 2014 à une année seulement, contre deux auparavant. Quant au nombre de jeunes qui rejoignent les structures de l'ANP en tant qu'appelés, il a souligné qu'il y a «satisfaction dans le plan d'incorporation. Tous les besoins de l'ANP sont satisfaits au cours des trois contingents (septembre, janvier et mai). Depuis 2014, il y a beaucoup de volontaires, avec une volonté d'effectuer le SN, notamment pour les universitaires», a souligné le général-major Benbicha. «La réduction d'une année du SN est venue à la suite d'un sondage auprès des jeunes, qui voulaient une réduction du SN de deux ans à une année». Le général-major a également rappelé que pour les jeunes appelés à effectuer le SN et qui craignent de perdre leur emploi, qu'ils n'ont aucun souci à se faire. «Il y a une disposition de loi qui oblige l'employeur de reprendre le jeune qui est allé faire son SN. Il reprend normalement, après avoir accompli son devoir national, son poste, même s'il est occupé», et «la question ne se pose pas pour les citoyens qui ont peur de perdre leur emploi en allant accomplir leurs obligations militaires». «L'emploi ne peut être un obstacle, il y a un décret qui est venu valoriser la période passée dans le SN dans l'expérience professionnelle et est comptabilisée pour la retraite». En outre, «le citoyen qui a fait son SN est prioritaire dans l'engagement dans l'ANP, il y a des jeunes appelés qui occupent aujourd'hui de hauts grades dans l'ANP», selon le général-major Benbicha. Revenant sur les journées portes ouvertes sur le SN, il a indiqué qu'il y aura 40 bureaux et 11 centres pour recevoir et informer les jeunes sur le SN. «C'est l'occasion pour les citoyens de prendre connaissance du déroulement du SN, des conditions préalables pour les soutiens de famille ou faire un dossier médical, s'enquérir de leur situation et avoir des réponses à leurs questions». «On leur facilitera la tâche pour effectuer le SN», indique-t-il. Le directeur du SN a par ailleurs abordé les cas d'insoumission qui concernent un nombre important de citoyens déjà appelés à effectuer le SN. «Pour les insoumis, on leur dit qu'on ne va pas les prendre et les mener à la caserne, mais on leur remet une mise en route pour les diriger sur les instances du tribunal militaire (TM) pour leur prise en charge en fonction des dossiers qu'ils présentent auprès du procureur militaire pour ne pas avoir à rejoindre les rangs du SN», explique-t-il. «C'est un peu notre rôle d'être présents auprès du citoyen». Le directeur du SN a ainsi expliqué que pour «les citoyens qui sont en situation contentieuse, ou d'insoumis, nous avons remarqué que pour un nombre important de ces citoyens, il a suffi pour eux qu'ils se rapprochent de nous pour que la situation soit régularisable». Il s'explique: «c'est-à-dire, ils passent par le tribunal militaire, et présentent l'argumentation. Le TM, au vu de la situation, si c'est un cas digne d'intérêt sur le plan social, il ramène un dossier de situation de soutien de famille. Le TM le redirige vers nous, on le prend en charge et on présente son dossier à une commission qui va statuer». «Pour les autres, qui ont un cas médical, c'est la même chose. Ils font l'objet d'une visite médicale dans un hôpital militaire habilité à trancher sur l'aptitude du citoyen. Dans tous les cas de figure, il faut se rapprocher au lieu de rester dans une situation contentieuse. Cela va les gêner dans leurs déplacements, et c'est la même chose pour ceux qui sont à l'étranger». «Au lieu de chercher à éviter, il faut venir», a indiqué d'autre part le directeur du SN. Pour les soutiens de famille «nous veillons à ce que tous les citoyens aient l'égalité de chance pour le traitement du dossier qui doit être conforme aux dispositions réglementaires pour être soumis à la commission », a-t-il expliqué. Insoumis : quelle solution ? «Il y a un dossier à fournir, qui est soumis à une commission qui va statuer sur ce cas. On veille aussi pour que les délais de traitement soient très courts», affirme-t-il. Sur la question du nombre des ordres d'appel et l'entrée en vigueur de la période d'insoumission, le général-major Benbicha a expliqué qu'il y a deux ordres d'appel, non trois. «Le premier ordre d'appel, est suivi par un second avec l'ordre de route. Si l'appelé ne rejoint pas son unité, il sera considéré comme insoumis, et c'est la juridiction militaire qui prend en charge sa situation». Par contre, «si l'ordre d'appel n'a pas été reçu par le citoyen, ou qu'on n'arrive pas à le joindre pour changements d'adresse, il fait l'objet de plusieurs ordres d'appel, mais il n'est pas considéré comme insoumis». «Il faut que la réception d'un ordre d'appel soit signée, avec un PV de la Gendarmerie nationale, qui atteste qu'il a été remis au citoyen» pour que le citoyen qui ne répond pas à l'ordre d'appel soit considéré dans une situation d'insoumission. Et, si l'ordre d'appel n'est pas signé du citoyen, on ne peut le déclarer comme insoumis», a-t-il affirmé. Pour parer à cette situation, il y aura «à partir de 2022, une disposition de loi selon laquelle tous les citoyens qui auront 25 ans, c'est-à-dire ceux nés en 1997, et qui ne disposent pas d'un document délivré par les services du SN, sera considéré en situation d'insoumission». Le général-major a déclaré qu' «on ne va pas attendre l'envoi d'un ordre d'appel. Il sera considéré comme insoumis». «J'appelle les jeunes à ne pas se laisser aller dans une situation contentieuse», a-t-il ajouté.