Le service national, appelé communément le « devoir national » ou « le service militaire », est officiellement entré en vigueur au mois d'avril 1969. Après l'indépendance, le haut-commandement de l'ANP a décidé, le 16 avril 1968, d'instaurer le service national obligatoire. Fixé à 24 mois, il est devenu une obligation pour tous les Algériens âgés de 19 ans révolus et bénéficiant d'une bonne aptitude physique et de bonnes facultés mentales. La jeunesse algérienne était appelée, à l'époque, à participer activement à l'édification nationale. Le 15 avril 1969, de nombreux projets de construction de villes et villages, de reboisement, d'éradication de l'analphabétisme, de formation professionnelle, de prestations sanitaires, ont été lancés. La contribution des jeunes du service national était précieuse : elle a constitué la base des grandes mutations qu'a connues l'Algérie après l'indépendance. Outre la mission de défense et de préservation de l'unité nationale, l'objectif était de créer une force humaine de réserve pour la réalisation des grands projets de développement dans plusieurs secteurs économiques et administratifs. Le barrage vert, les villages agricoles, la route transsaharienne, ce sont les jeunes du service national qui ont contribué à leur réalisations. L'emblématique route de l'Unité africaine, qui devait relier le Nord au Sud, a vu défiler des milliers de jeunes du service national qui ont contribué au désenclavement des zones Sud et à rompre l'isolement de leurs populations mais, également, à favoriser les échanges commerciaux et ainsi l'intégration économique régionale. Les cadres de différentes spécialités ayant rejoint le service national ont apporté également leur contribution à la réalisation de projets d'envergure nationale. Ils ont été nombreux à servir dans les hôpitaux, les centres sanitaires dans les villages, les zones enclavées et les régions éloignées. Les jeunes du service national ont accompli d'autres tâches, dont celle consistant à assurer le bon fonctionnement du secteur des hydrocarbures, la construction d'aéroports, d'hôpitaux, d'établissements d'enseignement et de formation. Leur action ne s'est pas limitée à ces réalisations, ils ont également été mobilisés lors des séismes qui ont secoué l'Algérie le 10 octobre 1980 et le 21 mai 2003. Ce sont aussi les jeunes du service national qui ont été dépêchés lors des inondations dramatiques du 11 novembre 2001 à Bab El Oued pour rechercher les corps ensevelis sous des tonnes de boue et pour ensuite déblayer les rues des millions de tonnes de gravats. Les « militaires » ont été également appelés à rompre l'isolement de la Kabylie encerclée par les neiges au cours de l'hiver 2003-2004. Et lors des inondations de Ghardaïa en 2008, les appelés du service militaire ont porté secours aux populations. « Le service national est l'école de l'apprentissage de la vie, de formation des esprits, un espace d'amitié, de solidarité et de valeurs humaines », a résumé le directeur du service national, le général Mohamed Salah Benbicha. Plus de 100.000 jeunes insoumis « amnistiés » Plusieurs mesures en faveur des jeunes insoumis ont été prises, par le président Bouteflika. Il s'agit, entre autres, de l'amnistie pour les insoumis âgés de 30 ans et plus. Ainsi, 101.645 d'entre eux ont bénéficié de la régularisation de leur situation depuis le début de l'opération en mars 2011 et jusqu'au 20 mars 2014, selon le ministère de la Défense nationale. Parmi eux, 2013 résidant à l'étranger. Dans le cadre de ces mêmes mesures, près de 500.000 retardataires des classes de 2002 à 2009 ont été également régularisés pendant cette même période. Des dispositions pratiques ont été prises par le gouvernement sur instruction de Bouteflika pour ainsi exempter des centaines de milliers de jeunes sursitaires, insoumis et autres en instance d'incorporation. En 2008, une instruction avait mis fin à l'obligation de présenter un justificatif vis-à-vis du service national pour compléter un dossier de recrutement. Idem pour quitter le territoire national. Dans le même sillage, il est fait obligation aux entreprises et aux administrations d'y réintégrer tout citoyen après l'accomplissement de son service national. Des bureaux du SN dans toutes les wilayas Par ailleurs, dans un souci de rapprochement et d'amélioration des conditions d'accueil, le haut commandement de l'ANP avait décidé de l'ouverture de bureaux du service national dans toutes les wilayas du pays.