Devant l'extrême gravité de la violence dans les stades, on peut dire que les dernières décisions prises par l'Etat n'ont pas eu les résultats escomptés, du moins pour l'instant. La question que l'on se pose est: « cela sera-t-il suffisant pour éradiquer ce phénomène qui fait en sorte que nos stades sont devenus des dangers pour des milliers de personnes ? Interdire strictement les déclarations incendiaires des présidents, dirigeants et autres entraineurs, trouver les solutions et les mécanismes pour inculquer une véritable culture du football. Ce sont là, à notre humble avis, les premières actions à entreprendre avec l'intervention énergique de l'Etat. L'argent a conquis les esprits et l'intérêt personnel a pourri la mentalité avec la complicité d'une certaine presse. C'est malheureusement la triste réalité de notre sport-roi, au point où nos stades sont devenus de véritables arènes. Ce qui s'est passé le week-end dernier à Aïn-Fakroun et Aïn-M'lila est inadmissible et condamnable. Le match CRBAF-CABBA a été interrompu en raison des incidents ayant éclaté après le but du CABBA et au terme duquel on a enregistré plusieurs joueurs blessés avec, en plus, des scènes de vandalisme. A Aïn-M'lila, on annonce des blessés du côté du public du MCEE, alors que lors du match ES Berrouaghia-ASB Ghriss décisif pour le maintien, les dirigeants de l'équipe visiteuse affirment avoir vécu l'enfer avec des intimidations et autres agressions. Aujourd'hui, la situation est arrivée à un point de non retour, et l'Etat est appelé par conséquent à sévir avant qu'il ne soit trop tard. Des mesures draconiennes s'imposent pour punir les fauteurs de troubles. L'Etat algérien a investi des moyens colossaux pour préserver la paix sociale, mais en vérité celle-ci est en danger. C'est ce qui arrive quand des stadiers, qui manquent de formation, sont payés par les présidents de clubs locaux pour intimider les équipes visiteuses. Des dirigeants et même des entraîneurs qui récusent et accusent même un arbitre avant même la désignation. Des rumeurs relatives aux matches arrangés qui fusent de partout. Des joueurs qui s'illustrent par des comportements indignes de professionnels. Et là où le bât blesse, c'est quand les fauteurs de troubles sont défendus par certains pseudo-dirigeants qui ne sont là que pour tromper l'opinion publique au lieu de se consacrer sur un projet sportif pour assurer l'avenir de leurs clubs. Pire encore, il y a des consultants qui sèment le régionalisme sans aucune objectivité pour défendre l'indéfendable. Notre jeunesse est victime de tout un système qui ne fait que nuire au football algérien. En somme, la violence dans les stades, un phénomène inquiétant sans aucun rapport avec le sport et le spectacle, commence par altérer l'image de l'Algérie.