En rompant les relations diplomatiques du Maroc avec l'Iran en donnant pour raison à leur décision l'implication de Téhéran dans des opérations visant la stabilité et la sécurité du royaume à travers un présumé soutien iranien au Front Polisario par l'entremise du Hezbollah libanais, le roi Mohammed IV et le Makhzen ont obséquieusement fait allégeance au trio d'Etats, Etats-Unis, Israël et Arabie saoudite, qui ont ces deux acteurs internationaux dans leur collimateur. Le gage que Rabat a donné à l'axe anti-iranien a fonctionné auprès des pétromonarchies arabes qui se sont empressées d'exprimer bruyamment leur satisfaction et de renouveler leur soutien à la monarchie alaouite. Tel-Aviv ne tient pas à officialiser sa collusion avec cette même monarchie mais n'a pas tardé à applaudir la décision marocaine. Quant à Washington, l'on n'est pas mécontent que le Maroc se soit conformé à l'oukase impérialiste américain du « qui n'est pas avec nous est contre nous » lancé rappelons-le par George W. Bush et repris de façon encore plus menaçante par Donald Trump. Il reste à savoir concernant les Etats-Unis qui ont reçu du roi et du Makhzen l'acte confirmant leur sujétion à leur dessein à l'endroit de l'Iran et de son allié libanais s'ils prendront pour argent comptant leur délire anti-algérien. Pour accuser l'Iran et ainsi rompre avec lui, les autorités marocaines se sont trouvé le prétexte de son implication dans des menées contre le royaume qu'elles prétendent avoir été rendues possibles grâce à la connivence de l'Algérie voisine. Les Américains maîtres en « coups foireux » ayant pour objectif la diabolisation de l'adversaire et la manipulation des opinions savent que les officines marocaines qui ont prémédité la rupture avec l'Iran ont usé du même procédé et que les preuves qu'elles disent détenir sont fallacieuses. S'ils applaudissent à cette rupture qui conforte le front anti-iranien dont ils sont à la tête, il est peu probable qu'ils acquiescent à entrer dans le jeu auquel à Rabat on voudrait voir les Etats-Unis prendre part qui est ni plus ni moins que Washington pointe un doigt accusateur contre l'Algérie en avalisant les sornettes dégoisées sur elle par l'appareil de propagande du Makhzen. Dont la plus loufoque est qu'elle serait un Etat soumis à l'emprise de l'Iran et du Hezbollah. Donald Trump et son administration n'avaleront pas la « couleuvre » sachant parfaitement que l'Algérie est tout sauf un Etat « sibaa » qui a abdiqué sa souveraineté, même vis-à-vis des Etats-Unis, et qu'elle est le seul pays de la région nord-africaine et arabe à combattre avec inflexibilité le terrorisme. Les officines marocaines se sont discréditées et ont ridiculisé le trône et le Makhzen en leur faisant endosser à son égard l'accusation mensongère de s'être rangée aux côtés d'un Etat et d'une organisation auxquels elles imputent une machination terroriste contre le royaume. La machine marocaine qui s'est mise en branle frénétiquement contre l'Algérie a eu pour objectif non avoué de faire diversion à la colère populaire qui gronde dans le royaume et de lancer un appel au secours aux alliés traditionnels étrangers dont la confiance au Maroc s'est singulièrement et dangereusement refroidie.