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Migrants subsahariens: Travailler, sortir, se marier... vivre en Algérie
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 17 - 05 - 2018

Jérémy, un migrant malien, arrivé illégalement à Alger, il y a près de 3 mois, s'est levé tôt le matin pour rejoindre son travail dans un chantier à Bouzareah, sur les hauteurs de la capitale. Il s'agit d'une journée de travail ordinaire qui s'annonce pour lui, car, depuis son arrivée, il a eu à vérifier les facilités d'intégration dans cette société réputée pour ses valeurs d'accueil. Ce jeune homme de 26 ans fait partie de 30.000 migrants irréguliers maliens, selon les chiffres avancés fin mars dernier par un responsable du ministère de l'Intérieur. Il a aussi été indiqué que les migrants nigériens irréguliers dépassaient quant à eux les 20.000.
Jérémy, maçon de métier, travaille chez un particulier, à Bouzaréah, et vit avec sa femme et ses deux enfants pas loin du lieu de son travail. «Je suis très satisfait. Socialement, ma situation s'est remarquablement améliorée. Avant on ne mangeait qu'une seule fois le jour, maintenant j'arrive à faire des économies et acheter des vêtements à mes enfants!», s'est-il réjoui. Il s'est dit aussi «reconnaissant» envers la société algérienne, qu'il trouve «hospitalière», et qui ne «stigmatise pas les hommes de couleur», contrairement à d'autre pays de la région, où l'esclavage, malgré son abolition officielle, «est toujours d'actualité». «En Algérie on est libre, on travaille et on est payé, comme tout le monde, sans discrimination», a-t-il souligné en substance. Coulibaly, autre migrant de nationalité nigérienne, entré il y a 4 ans de manière illégale en Algérie, a trouvé, quant à lui, un emploi dans la culture maraîchère dans les vergers de la Mitidja, banlieue d'Alger. Il avait auparavant passé deux ans dans les oasis du Sahara algérien (Adrar), se formant au métier d'agriculteur. Interrogé sur les raisons de sa venue au Nord, Coulibaly a estimé que ce n'était qu'une question «d'emploi et d'horizon». «Ici à Alger, le boulot est disponible, notamment dans les champs et les chantiers de construction. Je pense que c'est une bonne chance pour gagner de l'argent».
Une main-d'oeuvre de plus en plus indispensable
Les employeurs de Jérémy et Coulibaly, étaient, eux, d'accord pour considérer «indispensable» la main oeuvre sub-saharienne au vu de la vacance enregistrée dans les domaines de l'agriculture et des travaux publics et de construction. «Heureusement qu'on a cette possibilité de recruter, même illégalement, ces migrants, sinon les travaux resteront à l'arrêt», a nuancé le propriétaire de la maison en construction. Ces domaines précités, quoique en plein essor au vu des mégaprojets lancés ces deux dernières décennies, souffrent d'un manque flagrant en matière de main d'oeuvre locale.
Selon les observateurs, les Algériens s'orientent de plus en plus dans les secteurs industriel et des services. «Les migrants sub-sahariens, sont ici pour travailler, ce sont des migrants économiques, c'est seulement un petit pourcentage - de 5 à 10 %- qui a pour objectif de quitter l'Algérie pour l'Europe», a affirmé le docteur Musette Mohammed Saib, directeur de recherche au Centre de recherche en Economie appliquée pour le Développement (CREAD), à Bouzareah. Interrogé sur la vie que mènent les migrants irréguliers sub-sahariens en Algérie, Dr Musette Mohammed Saib, lui-même ancien migrant mauricien naturalisé, a indiqué : «soit ils travaillent dans l'informel comme beaucoup d'Algériens, soit ils versent dans la mendicité». Concernant les femmes et les enfants sub-sahariens, le chercheur a déploré l'absence de chiffres précis relatifs à ces franges vulnérables. Selon des enquêtes, qu'il avait consultées, beaucoup de migrantes travaillent comme femmes de ménage chez les familles et les enfants des migrants sont, dans de la plupart des cas, scolarisés dans des centres de réadaptation relevant du ministère de la Solidarité nationale. Toutefois, on rencontre toujours dans la rue des femmes et des enfants sub-sahariens s'adonnant à la mendicité, une réalité, qui pousse les autorités à redoubler d'efforts pour contenir ce phénomène, a signalé Dr Musette, tout en présageant un avenir meilleur, puisque, comme il le souligne, «la société algérienne les accueille favorablement».
Les Algériens hospitaliers «par naissance»
«L'Algérie a toujours accueilli favorablement les migrants sub-sahariens. L'Algérien est par naissance hospitalier et favorable à la coexistence avec d'autres communautés», a martelé ce sexagénaire, qui a réussi son intégration en occupant des postes de responsabilité, même au sein des institutions étatiques. Cette situation de paix et de coexistence, ajoute cet expert international des questions migratoires, est «un constat, que personne ne peut nier», en dépit de rares disputes, qui conduisent généralement à l'évacuation des migrants et leur rapatriement. Sur les plans politique et juridique, le décideur algérien selon le chercheur «a opté pour l'assimilation plutôt que l'intégration». Cette politique «aussi simpliste qu'elle soit», est selon lui d»'une exigence extrême». En effet, le chercheur explique que le migrant voulant obtenir la nationalité algérienne doit se marier avec une algérienne.
Par contre «la politique d'intégration consistant à accepter les communautés étrangères», il faudrait mettre en place des dispositifs bien établis pour gérer une pluralité culturelle, a-t-il explicité. Il a noté au passage que le décideur algérien a su comment gérer les diversités régionales et leur pluralité culturelle, ce qui constitue «un succès» en matière de coexistence et de vivre ensemble. Cette expérience peut, selon lui, servir de base et de modèle pour une future politique d'intégration de migrants en Algérie.


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