Plusieurs actions sont menées pour renforcer le dispositif de contrôle et de vérification par les services de la Caisse nationale des assurés sociaux (CNAS) d'Oran et ce pour une utilisation rationnelle de la carte chifa, a indiqué, hier, M. Mesli, directeur de la CNAS d'Oran. Lors d'une rencontre avec le président du bureau d'Oran du syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (SNAPO) M. Belaroussi, le responsable a tenu à saluer l'aide apportée par le syndicat et son implication dans le travail de sensibilisation contre toute pratique abusive et excessive dans l'utilisation de cette carte. Prenant la parole, le président du SNAPO à Oran a appelé les pharmaciens à ne pas conserver la carte chifa chez eux même si le syndicat a participé à la mise en place de ce système et à la pérennité de la carte en question. Il réclame également l'activation du code de la carte Chifa pour les assurés, ce qui engagera leur responsabilité en cas d'excès ou d'abus. «Plus de rigueur et non à la rétention de la carte chifa», c'est le message fort lancé, hier, par M. Belaroussi aux pharmaciens présents à la rencontre. Dans ce registre, l'intervenant a tenu à signaler certains problèmes rencontrés à lexemple des tarifs référentiels et la pénurie de certains médicaments. Pour lutter contre l'utilisation abusive, il préconise l'évolution du système et le passage vers la carte chifa 2, autrement dit augmenter la capacité de la mémoire de la puce de la carte dans laquelle seront inclus 3 à 6 mois de traitement. Un procédé judicieux qui permettra de bloquer l'assuré à la source en cas d'utilisation abusive et réduira par conséquent de 20% la consommation des médicaments. La carte chifa lancée en 2006 est arrivée à sa limite, ce qui souligne l'intérêt de recourir à ce nouveau système, apprend-on. D'autre part, le contrôle lancé par la CNAS d'Oran a révélé durant l'année 2017 que quelque 7 721 assurés ont été mis sur la liste noire avec une suspension de la carte chifa pour usage abusif et excessif. Durant les six premiers mois de cette année 2018, quelque 8 700 assurés sont concernés par l'opération de rejet des ordonnances et 3 800 assurés ont été mis sur la liste noire avec une suspension provisoire de leurs cartes chifa. Le montant réclamé par la CNAS aux assurés qui ont utilisé abusivement leur carte est de 31.800.000 da et celui récupéré avoisine les 7 millions de dinars. Pas moins de 100 pharmaciens ont été mis en demeure pour fraude. Le phénomène de la sur-utilisation des cartes «chifa» coûte à la CNAS des sommes colossales d'où l'intérêt accordé à cette campagne de prévention et de sensibilisation au profit de toutes les parties concernées. La CNAS d'Oran compte 1.600.000 assurés bénéficiaires du système du tiers payant dont 668.000 détenteurs de la carte Chifa.