Le Snapo a malheureusement noté que certaines déclarations portent préjudice à l'image du pharmacien et de la profession. "Le pharmacien d'officine n'est pas le seul intervenant dans le système du tiers payant et les cas de fraude des professionnels de santé, restent extrêmement limités et s'il en existe, les pharmaciens d'officine ainsi que leur syndicat, le Snapo s'en disculpent et se désolidarisent." Cette déclaration du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) se veut une réponse claire aux accusations de certains responsables de la sécurité sociale les impliquant dans des actes de fraude. Le premier poste de dépense de la Caisse nationale des assurés sociaux (Cnas) concerne le remboursement des médicaments dont le coût est passé de 20 milliards de dinars en 2000 à plus de 2012 milliards de dinars en 2017. Durant l'exercice précédent, la Caisse a comptabilisé 64 millions d'ordonnances et 14 millions de journées de congé maladie. Pour le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, "ces chiffres montrent à l'évidence l'existence de dépassements et de graves abus". C'est pourquoi, a-t-il indiqué "nous devons travailler ensemble pour renforcer le dialogue entre les médecins-conseils de la sécurité sociale et les médecins traitants afin d'augmenter la prévention, d'améliorer la qualité des soins tout en rationalisant les dépenses". Une campagne de sensibilisation relative à l'utilisation frauduleuse des cartes Chifa est lancée ces derniers jours par la Cnas en direction des assurés sociaux et des officines conventionnées. Dans ce cadre, quelque 1 500 cartes ayant fait l'objet d'utilisation frauduleuse avérée ont été bloquées au niveau de la capitale, affirme Driss Mahfoud, directeur régional de la Cnas d'Alger. Cette pratique de consommation abusive de médicaments a fait perdre près de 10 millions de dinars à la Caisse. Dans une déclaration à la radio Chaîne 3, le directeur de l'agence Cnas d'Alger, a annoncé que des pharmacies "sont poursuivies en justice" pour usage frauduleux de la carte Chifa. Le Snapo a malheureusement noté que certaines déclarations portent préjudice à l'image du pharmacien et de la profession. L'organisation syndicale évoque la pénurie des médicaments et les revenus financiers insuffisants de la majorité des assurés sociaux, qui, souvent, sont dans l'incapacité de s'acquitter des frais engendrés par le tiers payant, le tarif de référence, le paiement des 20% du taux d'assurance non pris en charge par la sécurité sociale ou le paiement des médicaments non remboursables. Face à une telle situation, "le citoyen prie le pharmacien de lui remettre l'intégralité de ses médicaments tout en lui confiant sa carte Chifa en attendant qu'il procède au paiement de ses dettes", explique le Snapo. Ces dettes qui, "justement, mettent le pharmacien dans une position encore plus délicate, car la situation économique de l'officine ne fait que se dégrader, suite à l'érosion des marges et à l'augmentation des charges engendrées par le tiers payant". L'assuré social, estime le Snapo, "reste l'unique responsable de l'usage de sa carte Chifa et le pharmacien d'officine est un professionnel de santé, seul dispensateur du traitement, qui respecte ses engagements conventionnels. Le pharmacien continuera à prendre en charge ses patients avec humanité et avec toute sa conscience professionnelle". Le syndicat tient à rappeler que plus de 11 000 pharmaciens sont conventionnés avec la Cnas et la Casnos. C'est grâce aux efforts et à l'engagement de ces pharmaciens que plus de 39 millions d'Algériens bénéficient du tiers payant et de leurs médicaments dont les malades chroniques, les retraités et leurs ayants droit. B. K.