Dix des seize formations de l'élite ont choisi de recourir à des entraîneurs étrangers en vue de la saison 2018-2019. Pour le prochain exercice, on a enregistré l'arrivée de trois nouveaux techniciens, les deux Français, Thierry Froger (USMA) et Franck Dumas (JSK) ainsi que le Portugais Francisco Chalo (PAC) qui sont venus s'ajouter aux anciens ayant déjà exercé en Algérie. Il s'agit des Bernard Casoni (MCA), Moez Bouakaz (USMBA), Rachid Taoussi (ESS), Hamadi Dou (DRBT), Josep Maria Noguès (CABBA), Badou Zaki (MCO) et Alain Michel (MOB). A quelques jours seulement de la reprise, la présence massive des entraineurs étrangers attire l'attention et nombreux sont ceux qui estiment que l'entraîneur local est plus que jamais à la traîne. Les raisons ? Comment expliquer donc ce phénomène de la ruée des entraîneurs étrangers en Algérie ? Certains estiment que les dirigeants des clubs ne font plus confiance au produit local d'où cette menace qui plane sérieusement sur nos entraîneurs. Plusieurs entraineurs locaux s'insurgent sur ce phénomène. Selon eux, certains présidents de clubs et managers ont une grande part de responsabilité dans cette situation. Là, une question s'impose: Qu'est-ce qui pourrait attirer les entraîneurs étrangers dans un championnat qui souffre le martyre en matière d'infrastructures et de finances ? La question mérite bien une réponse. Une chose est sûre, la venue des techniciens étrangers ne résoudra pas le problème du football national ou contribuera à son développement tant que le mal est profond. Plusieurs présidents de clubs prennent attache avec des managers pour leur dénicher un entraîneur étranger afin d'essayer de créer la sensation ou carrément pour tromper l'opinion publique. Il faut avouer en revanche que certains de nos entraineurs s'immiscent également dans les coulisses au lieu de s'imposer par leur compétence. Mais comment y parvenir dans un championnat miné par une instabilité chronique des staffs techniques ? Pour justifier cette situation, plusieurs observateurs affirment que les entraîneurs algériens sont victimes de mépris de la part des présidents de clubs qui préfèrent la piste étrangère. Pourtant, le CSC a été sacré champion d'Algérie avec un entraîneur local, à savoir Abdelkader Amrani. Ce dernier s'est parfaitement illustré par sa discipline, sa compétence et sa régularité comme il l'avait fait avec le MOB qui a défrayé la chronique sous sa coupe. Mais, Amrani reste comme l'arbre qui cache la forêt compte-tenu de l'affluence des entraîneurs étrangers. Aussi, les techniciens locaux ne bénéficient pas des mêmes moyens, du même soutien et de la même protection par rapport aux étrangers. Mais là, la faute incombe également à nos techniciens qui, il faut l'avouer, ne se soucient guère des stages de recyclage alors que le football est évolutif. Nos entraîneurs préfèrent reposer sur leurs acquis ou se transformer en agents de joueurs. Selon notre enquête, certains entraîneurs n'hésitent pas à exiger la contrepartie financière pour faire signer les joueurs. Là, les exemples ne manquent pas. L'autre raison est l'absence d'association des entraîneurs locaux du circuit du football national. Cette structure, ou même le syndicat des entraîneurs algériens, devait être conçue pour réhabiliter ce métier en garantissant les droits de chacun et défendre le produit local. L'instabilité, le mal qui ronge le football algérien Cinq clubs seulement sur les seize de l'élite ont opté pour la stabilité et le reste a choisi la voie du changement marqué par la présence de techniciens étrangers. Le MCA a décidé de reconduire son entraîneur français Bernard Casoni. Le DRBT a décidé de renouveler sa collaboration avec le Tunisien Hamadi Dhou. Le champion d'Algérie en titre, le CSC, a réitéré sa confiance à son coach Amrani à la veille de sa participation à la Ligue des champions d'Afrique. Idem pour le NAHD, auteur d'un remarquable parcours la saison écoulée, sous la houlette de Dziri Billel tout comme la JS Saoura avec Nabil Neghiz. Les autres ont tous opté pour le changement. L'USMA a engagé le Français Thierry Froger, dont c'est la première expérience en Algérie. Le MCO, dirigé la saison dernière par le Suisso-Tunisien Moez Bouakaz, s'est attaché les services du Marocain Badou Zaki qui revient après avoir drivé le CRB avec lequel il a remporté une coupe d'Algérie en 2017. L'USMBA, détenteur de la coupe d'Algérie, a préféré se séparer de Cherif El Ouazani pour recruter Moaz Bouakaz qui fait son come-back après avoir déjà drivé la formation de la Mekerra lors de la saison 2015-2016. L'ESS, quant à elle, a jeté son dévolu sur le Marocain Rachid Taoussi qui en est à sa deuxième expérience en Algérie après celle avec le CRB. La JSK n'est pas en reste puisque le président Mellal a fait venir le Français Franck Dumas pour confirmer le renouveau de son équipe comme il l'avait promis. Les deux promus de l'élite, le MOB et le CABBA, ont innové en engageant deux techniciens étrangers, respectivement le Français Alain Michel et l'Espagnol Josep-Maria Noguès, alors que le PAC a surpris plus d'un en choisissant le Portugais Francisco Chalo. En revanche, seuls trois clubs ont décidé d'engager de nouveaux entraîneurs locaux en cette période d'intersaison. L'ASAM (Lakhdar Adjali), l'O.Médéa (Saïd Hamouche) et le CRB (Cherif El Ouazani). A noter que le Chabab de Belouizdad est à son quatrième entraîneur durant cette intersaison après les départs successifs des Aït Djoudi, Bougherrara et Rouabah. Ces techniciens algériens expatriés Des techniciens algériens ont choisi de s'expatrier dans d'autres pays arabes. C'est le cas de Kheireddine Madoui qui a pris en main la formation égyptienne d'Al Ismaïly après une courte expérience avec l'ES Sahel et un passage au club saoudien d'El Wahda. Pour sa part, Abdelkrim Bira a été annoncé dans le championnat de Jordanie où il s'est engagé, selon une source crédible, avec l'équipe d'Al Ramtha. Miloud Hamdi, le désormais ex-entraîneur de l'USMA, pour sa part, a lui aussi décidé de quitter l'Algérie pour rejoindre la formation koweïtienne d'Al-Salimiya SC. Miloud Hamdi ne sera pas le seul technicien franco-algérien à exercer la saison prochaine dans le championnat koweïtien de première division où Kamel Djabour, ex-entraîneur de la JSM Bejaia en 2012, est à la tête du club koweïtien d'Al Jahra. L'antichambre de l'élite n'échappe pas à la règle La Ligue 2 Mobilis n'a pas échappé à la règle relative à l'instabilité des entraîneurs. Pas moins de onze formations ont procédé aux changements de staffs techniques. Seuls cinq clubs ont préféré la stabilité. Il s'agit du promu l'USM Annaba qui a reconduit Kamel Mouassa. Zaoui Samir (ASO), Nadir Leknaoui (USB) et Khaled Lounici (MCEE) ou Mustapha Sebaâ qui est incertain de rester en poste au MCS au vu de la crise interne qui secoue le club. A propos des changements, la surprise nous est parvenue des deux promus, l'ESM et le NCM. Le team de Magra a misé sur Amine Ghimouz, tandis que l'Espérance a opté pour le Palestinien Hadj Mansour à la place de Mokhtar Assas qui a pourtant réussi l'accession. Le WAT, pour confirmer ses prétentions, a vu grand en recrutant Bouali Fouad qui n'est plus à présenter. C'est le même cas pour la JSMS avec Liamine Bougherara. La JSMB, pour créer le fameux électrochoc après le ratage de la saison écoulée, a enrôlé Mustapha Biskri. Ceci est aussi valable pour le RCR qui compte sur son nouveau coach Cherif Hadjar, artisan de la montée de l'ASAM en Ligue 1, pour répondre aux attentes de son public. En revanche pour une meilleure restructuration, le RCK a fait appel à Younès Ifticene. L'ASMO a choisi Mounir Zeghdoud pour injecter du sang neuf et instaurer une nouvelle mentalité. Idem pour l'USMH et l'USMB qui ont respectivement mis le cap sur Salem Laoufi et Abdelkrim Latreche, alors que l'ABS a choisi Mohamed Bacha qui connaît bien la maison. Pour rappel, il faut souligner qu'en cette division, les insuffisances financières ont limité le champ de manœuvre de certains présidents de clubs pour engager des entraîneurs d'un certain calibre. Ligue 1 MCA: Bernard Casoni (Français) USMA: Thierry Froger (Français) JSK: Franck Dumas (Français) ESS: Rachid Taoussi (Marocain) CABBA: José Maria Nogues (Espagnol) MCO: Badou Zaki (Marocain) MOB: Alain Michel (Français) DRBT: Hammadi Daou (Tunisien) USMBA: Moez Bououkaz (Suisso-Tunisien), PAC: Francisco Chalo (Portugais) JSS: Nabil Neghiz NAHD: Dziri Bilel OM: Saïd Hammouche CSC: Abdelkader Amrani ASAM: Lakhdar Ajdali CRB: Cherif El-Ouazani Ligue 2 USMAn: Kamel Mouassa NC Magra: Amine Ghimouz ESM: Hadj Mansour WAT: Bouali Fouad ASMO: Mounir Zeghdoud MCS: Mustapha Sebaâ ASO: Zaoui Samir JSMS: Liamine Bougherara ABS: Mohamed Bacha USMH: Salem Laoufi USMB: Abdelkrim Latreche USB: Nadir Leknaoui JSMB: Mustapha Biskri MCEE: Khaled Lounici RCR: Cherif Hadjar RCK: Younes Ifticene