Animant sa seconde conférence de presse depuis sa nomination à la tête des Verts le 2 août dernier, le nouveau sélectionneur de l'équipe nationale de football, Djamel Belmadi, a répondu hier aux questions des journalistes au centre technique national de Sidi Moussa avec sa fermeté habituelle, se permettant parfois même de faire quelques blagues, histoire de détendre l'atmosphère. Et bien sûr, la liste élargie des joueurs retenus en prévision du match face à la Gambie a été longuement abordée. «J'ai préparé mon nouveau staff et j'ai eu un long meeting avec les joueurs samedi pour faire un long point sur la situation. On est toujours tenus par les résultats, je le sais bien. Le groupe que j'ai choisi est le plus à même de faire un résultat. Il ne faut pas oublier que nous n'avons pas beaucoup de temps. J'ai fait un mix entre de jeunes joueurs, d'autres qui ont une envie, d'autres revanchards. Sans vouloir rien vous cacher, j'ai dit aux joueurs que j'allais leur redonner la chance à tous, mais que ça n'allait pas durer éternellement. Aussi, j'ai pensé à prendre d'autres joueurs à observer durant les stages, à l'image d'Ounas, qui est un très bon élément, mais on n'a pas beaucoup de temps pour ça lors de ce regroupement. En tout cas, pour moi aujourd'hui tous les joueurs présents sont aptes à jouer. C'est vrai que le groupe que j'ai pris correspond à la fois à l'urgence du match avec des joueurs qui connaissent l'Afrique, mais j'ai pris aussi des joueurs comme Boulaya qui sont là pour l'avenir. Ceci dit, on va voir durant le stage», a expliqué le sélectionneur national. Et d'ajouter concernant l'aspect physique et l'âge de certains éléments : «L'aspect athlétique n'est pas important aujourd'hui, c'est pour ça que j'ai pris Feghouli, mais il faudra voir par la suite. Ce sont des joueurs qui ont l'expérience de l'EN, qui ont vécu avec cette sélection et qui, à mon avis, ont beaucoup encore à donner, ne serait-ce que pour la stabilité et la confiance du groupe, tout comme Halliche et Guedioura». Par ailleurs, répondant à une question sur le championnat national et le joueur local, dont aucun ne figurait sur la première liste à l'exception de Bedrane (ESS), appelé récemment en renfort après la défection d'Abdellaoui, le sélectionneur n'a pas mâché ses mots, s'adressant directement à la presse : «Par rapport au championnat d'Algérie, je vois bien que la question taraude certains. Il faut arrêter l'hypocrisie, il y'a des problèmes dans le championnat. Vous avez la réponse. Vous critiquez à longueur de temps le championnat, mais quand il n'y a pas de joueurs sélectionnés, vous dites qu'il y'a un problème. Il faut dire ce qu'il en est, le championnat d'Algérie n'est pas le meilleur qu'il soit. Arrêtez le populisme et arrêtez de mentir aux supporters. Pas plus tard que la semaine passée, j'ai assisté au match MCA-ESS en Ligue des champions. Je n'avais pas l'impression qu'il y avait un enjeu important sur le terrain, alors que l'ambiance dans les tribunes était extraordinaire. Cela ne remet cependant pas en question les qualités du joueur algérien. Nous avons des éléments qui ont beaucoup de potentialités, mais qui ne sont pas prêts pour le niveau international, vous le savez, vous le voyez On va essayer de les faire progresser. C'est pour cela que je vais souvent aux stades depuis mon arrivée», a-t-il martelé. Belmadi a également évoqué le prochain match de la Gambie, affirmant qu'il a reçu peu d'informations sur l'adversaire, mais qu'il fera en sorte que l'EN parvienne à réaliser le meilleur résultat possible à Bakau. «Nous allons tout faire pour gagner en Gambie», a-t-il dit. Belmadi a tenu en suite à mettre le point sur un autre sujet d'actualité, à savoir la discipline : «Je sais qu'il y'a eu des dépassements disciplinaires par le passé qui sont allés assez loin jusqu'à casser l'état d'esprit du groupe. On va faire très attention à ça et on fera en sorte que les joueurs prennent conscience. C'est important d'avoir des leaders dans un groupe, mais l'idée n'est pas d'avoir trois ou quatre leaders et une vingtaine de joueurs immatures. Il faut que tout le monde soit concerné», dira-t-il en conclusion.