Les Algériens ont consommé moins de carburants (hors GPL-c), lors de ce premier semestre (6,81 millions de tonnes) en référence aux 6 premiers mois de l'année dernière (6,85 millions de tonnes), soit une baisse de 0,7%. Selon l'Autorité algérienne de régulation des hydrocarbures (ARH), cette tendance baissière est observée pour la 3ème année consécutive, alors que la consommation du GPL-carburant (GPL-c) progresse, significativement. Concernant les trois types d'essences (super, normale et sans plomb), leur consommation globale a été de 1,89 million de tonnes (contre 1,98 million de tonnes au 1er semestre 2017), en recul de 4,8%. Si la « super» (649.702 t contre 748.677 t) a baissé de 13,2%, la consommation de la « normale » (569.904 t contre 569.012 t) et de la « sans plomb » à (671.838 t contre 668.725 t) a enregistré une légère hausse, respectivement de 0,2% et 0,5%. Quant au gasoil, sa consommation a augmenté à 4,91 millions de tonnes sur les 6 premiers mois de 2018 contre 4,87 millions de tonnes sur la même période de référence. Pour le GPL-c, il a connu un essor substantiel avec une consommation de 288.909 tonnes (contre 208.589 tonnes), en hausse de 39%. Un programme de conversion de véhicules au GPL-c a été lancé, il y a quelques années, pour convertir 500.000 véhicules à l'horizon 2021, sachant que le nombre de véhicules convertis au sirghaz' a été de 60.000 en 2017 contre 43.000 en 2016 et 24.700 en 2015, le parc national automobile comptant actuellement plus de 6 millions d'unités. En totalité, la consommation globale des carburants (essences et gasoil) et du GPL-c a atteint 7,09 millions de tonnes contre 7,06 millions de tonnes, enregistrant une hausse de 0,5%. Par ailleurs, l'ARH révèle que la tendance baissière de la consommation, depuis 2016, se maintient toujours. Ainsi, la consommation de l'essence est passée de 4,43 millions de tonnes, en 2015, à 4,27 millions de tonnes, en 2016, pour atteindre 4,15 millions de tonnes, en 2017, soit une baisse de 6,3% entre 2015 et 2017. Pour le gasoil, la consommation est passée de 10,8 millions de tonnes en 2015 à 10,3 millions de tonnes en 2016 et 10,08 millions de tonnes en 2017, en recul de 6,6% entre 2015 et 2017. Pour le GPL-c, la consommation est passée de 291.000 tonnes en 2015, à 352.000 tonnes en 2016 pour atteindre 457.000 tonnes en 2017, soit un taux de croissance de 57%. L'explication trouve son origine, non seulement, dans la hausse des prix des carburants à partir du 1er janvier 2016, avec le maintien du prix du GPL-c au même niveau de 2015 (9 DA/litre), mais aussi par l'interdiction des importations des véhicules. Pour rappel, les prix à la pompe des carburants, toutes taxes comprises (TTC), appliqués en 2018, ont augmenté à 38,95 DA/litre pour l'essence normale, à 41,97 DA/litre pour l'essence super, à 41,62 DA/litre pour l'essence sans plomb et à 23,06 DA/litre pour le diesel. L'ARH note, également, la sensible baisse de la contrebande des carburants, aux frontières. En 2017, la facture d'importation des carburants s'est chiffrée à près de 1,6 milliard de dollars (2,96 millions de tonnes de carburants importés) contre 1,35 milliard de dollars (3,06 millions de tonnes) en 2016. Et pour réduire la facture d'importation des carburants, un programme d'investissements a été entamé pour renforcer les capacités actuelles de production des raffineries, qui sont de 11,5 millions tonnes/an de carburants. Il comprend, entre autres, le projet de réhabilitation et de rénovation de la raffinerie de Sidi R'cine (Alger) dont la capacité de production en gasoil devrait passer théoriquement de 737.000 t/an à 1,18 million t/an, et une capacité de production d'essence passer de 400.000 t/an à 1,3 million t/an alors que celle du GPL devrait passer de 88.700 t/an à 270.000 t/an. En outre, un appel d'offre a été lancé pour la réalisation d'une raffinerie à Hassi Messaoud dont l'entrée en production est prévue pour 2022. Rappelons que dans le cadre de sa stratégie de couverture des besoins nationaux en carburants et en attendant la mise en place des nouvelles capacités locales de traitement et de transformation d'hydrocarbures, Sonatrach a acquis la raffinerie d'Augusta, en Italie, qui devra couvrir les déficits algériens en essence et en gasoil, sur toute la période du plan à moyen terme 2018-2022. Pourtant, et en 2014, on avait annoncé, du côté de Sonatrach, que le pays cessera d'importer du gasoil en 2015 grâce à la réhabilitation de ses raffineries qui devaient fonctionner, à plein régime, à partir de cette date.