L'Office national de la météorologie (ONM) travaille selon «les normes internationales» a affirmé, hier, Houaria Benrakta, la chargée de l'information auprès de cet organisme. Une précision qui vaut comme une réponse à la dernière sortie médiatique de Tahar Melizi, délégué aux risques majeurs au niveau du ministère de l'Intérieur, qui a déclaré, lundi dernier, à la radio nationale que parfois, il n'existe pas de bulletin météo spécial (BMS) pour prévenir les autorités des risques d'inondations. Melizi faisant allusion aux récentes inondations qui ont touché 24 wilayas et provoqué des pertes humaines. A ce propos, il précise que dans le cas de Constantine, il n'y a pas eu de BMS pour prévenir la population locale d'un événement violent, ainsi qu'à Aïn Kébira, dans la wilaya de Sétif, en juillet ou encore à Chréa dans la wilaya de Tébessa. Quand il y a un BMS, explique-t-il, parfois, son contenu «n'est pas si précis qu'on veut». Pour Houaria Benrakta, l'ONM établit ses prévisions suivant les normes en vigueur en utilisant des moyens technologiques permettant d'atteindre un taux de précision des prévisions avoisinant les «80%». A ce titre, elle assure que l'Algérie est un pays «pionnier» dans le monde arabe. Quant aux accusations directes du ministère de l'Intérieur sur le peu de fiabilité des prévisions météos fournies concernant les wilayas touchées par les inondations, la chargée de l'information a tenu à préciser, dans une déclaration à l'APS, que «les fortes perturbations météorologiques, enregistrées début septembre dans les régions est du pays, ne sont pas des perturbations météorologiques classiques». De ce fait, elles ne peuvent «être détectées par les modèles numériques, mais il s'agit plutôt d'une perturbation locale particulière qui peut être observée par satellite en fin de journée», a-t-elle ajouté. Elle a expliqué auparavant que l'ONM avait amélioré, au cours des dernières années, «la précision de ses prévisions grâce à un modèle numérique prenant en compte tous les cumulonimbus et les activités orageuses et qui permet de déterminer les zones de perturbations avec une précision de l'ordre de 3 km au lieu de 8 km auparavant». Ce modèle, pris en défaut par ces perturbations locales, permet en théorie «de collecter des informations précises pour chaque wilaya et non la région tout entière et d'établir des prévisions dans les 48 heures avec un taux de précision pouvant atteindre les 80%». Pour le délégué aux risques majeurs, «il y a un problème à ce niveau, avec des informations assez vagues», demandant aux services de la météorologie de faire preuve de plus de précisions sur ces événements. Melizi, en pointant du doigt le manque d'informations en temps voulu, a ainsi dégagé la responsabilité des collectivités locales, premières accusées de ne pas réagir à temps pour prévenir des inondations ou de fortes précipitations. «Généralement, les BMS ne sont pas précis. Ensuite, il y a des endroits où il n'y a pas de BMS», explique-t-il encore. «Nous utilisons actuellement les radios locales pour avertir les populations locales. Mais s'il n'y a pas l'information, on ne peut savoir ce qu'il va arriver», indique-t-il, ajoutant toutefois tenir compte des BMS «pour alerter les populations et prendre les mesures adéquates». En théorie, chaque fois qu'un BMS est émis, il est répercuté sur les autorités locales pour mettre en place une cellule de veille et mettre en branle le dispositif de prévention, mais «ces BMS n'arrivent pas en temps voulu», affirme Melizi. L'ONM dispose de six départements régionaux répartis à Alger, Oran, Constantine, Béchar, Ouargla et Tamanrasset. Ces départements disposent de stations locales qui les dotent des différentes données via la 3G pour garantir «la rapidité et l'exactitude des informations», rappelle Houaria Benrakta.