Le football en Algérie tend à devenir un danger pour la sécurité publique, compte tenu de la violence qui est attisée par les dirigeants de clubs, supposés être des éducateurs. Les déclarations incendiaires de certains présidents de club et dirigeants du football font froid dans le dos puisqu'il s'agit d'appels à la violence et d'incitation aux émeutes. Cela se passe en Algérie le jour de la célébration du 13e anniversaire de la l'adoption par voie référendaire de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale (29 septembre 2005). Une Charte qui a banni la violence en Algérie, tout en réconciliant les Algériens entre eux après une décennie de feu et de sang. C'est donc au moment où les autorités du pays vantent les bienfaits de cette Charte que les dirigeants du football sèment la haine sans qu'ils ne soient inquiétés ou remis à leur place. Des dirigeants qui sont gracieusement gâtés par les subventions de l'Etat qu'ils dilapident sans aucun contrôle de la part des autorités du sport et du football en Algérie. Ces dirigeants du football ont fini par créer un Etat dans un Etat, pour reprendre une expression populaire en Algérie. Les exemples concernant les déclarations et les comportements dangereux des dirigeants du football sont nombreux ! Et dire que l'on n'en est qu'au début de la saison, et que les matches ne sont pas d'un enjeu capital. A ce titre, le porte-parole de la JS Saoura, qui agit comme un président de club, a déclaré devant les caméras de la télévision qu'il a été «menacé de mort par des dirigeants de la FAF». Il a ensuite accusé nommément «le frère du président de la FAF de magouiller avec les arbitres et d'arranger les résultats des matches». Le président de l'ES Sétif a également accusé les arbitres après la défaite à domicile de son équipe contre la JSK. Il a averti que «si la situation persiste, les supporters risquent de sortir dans la rue». Le président de la JSK a répondu à son homologue de Sétif, en le qualifiant de «mal du football». On imagine donc ce qui risque de se passer quand les supporters des deux équipes vont se rencontrer. En ce sens, des véhicules portant les numéros des wilayas de Tizi Ouzou, Bejaia et Bouira ont été saccagés par des énergumènes à la fin du match ESS-JSK. Le président de la Ligue de football professionnel en personne a affirmé que «les arbitres corrompus sont connus» en Algérie et «regrette qu'ils continuent encore d'officier». Deux semaines après ces déclarations, la FAF sanctionne des arbitres. Dans le même temps, le président de la FAF a reconnu que «la corruption existe dans le football algérien», allant jusqu'à la banaliser ! Ces sorties médiatiques ont tendance à attiser la violence dans les stades et en dehors des enceintes sportives. Les autorités du pays semblent impuissantes devant ce phénomène, notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui est appelé à agir rapidement pour endiguer ce phénomène du monde du football. Mais force est de constater que le MJS et la FAF adoptent la politique de l'autruche et évitent de s'exprimer ou de mener des actions efficaces contre la violence. Cette impunité généralisée a fait que le football, qui est un facteur de rapprochement et solidarité entre les peuples, devienne un facteur menaçant la sécurité et stabilité en Algérie.