Le nouveau président de la FAF veut rétablir une rigueur dans la gestion du football et réconcilier les acteurs du football à travers une certaine charte qui garantit les droits et les devoirs des uns et des autres. Les élections de la FAF ont finalement tourné en un véritable plébiscite de Mohamed Raouraoua désormais à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) pour les quatre ans à venir. Candidat unique à la succession de Hamid Hadadj, Raouraoua n'a même pas eu besoin d'un scrutin à bulletins secrets pour se faire élire à la tête de la Fédération de football, puisque les membres de l'assemblée générale se sont finalement limités à un vote à main levée à l'issue duquel une unanimité “écrasante” s'est dégagée. Même pas donc l'ombre d'une opposition ; la famille du football, réunie hier à l'hôtel de Sidi-Fredj, s'est regroupée autour d'un seul homme pour faire avancer sa cause, celle de voir le football algérien sortir enfin de l'ornière. L'homme du consensus, de retour aux affaires du football après un intermède de quatre ans, inscrit justement son come-back à la tête de la FAF dans ce registre. “Il faut moraliser la pratique du football en Algérie et revenir à une ambiance de convivialité qui a marqué naguère le déroulement des matches. Il n'est pas normal que des présidents de club ne puissent pas aller au stade en raison de toute cette tension qui existe, et il n'est pas normal aussi que la violence ronge nos stades au point de faire fuir les puristes. Je vous demande donc de mettre la main dans la main pour donner une autre image de notre football et cela passe par l'implication de tous”, dira Raouraoua à l'issue de son élection. Et d'ajouter: “Vous, les dirigeants du football, principalement les présidents de club, avez un grand rôle à jouer pour endiguer la violence dans les stades. Vous devez mettre fin à ces déclarations incendiaires qui mettent de l'huile sur le feu. Désormais, l'obligation de réserve ne sera plus un vain mot et que chacun assume ses responsabilités.” Raouraoua a du reste annoncé la tenue d'une réunion prochaine avec les présidents de club pour sensibiliser tout le monde sur la nécessité de mettre fin à cette “guerre des mots qui favorise la violence”. En outre, Raouraoua a dressé un véritable réquisitoire contre l'arbitrage et a promis de sévir contre les “fautes impardonnables qu'on voit sur nos terrains et qui alimentent la suspicion”. “Je suis le premier protecteur des arbitres, je serai là pour leur donner les moyens de progresser davantage, mais je serai aussi sans pitié avec les erreurs graves qui faussent les résultats”, martèle-t-il. Raouraoua a également insisté sur le fait que l'organisation des matches doit être précédée de la plus grande attention des clubs recevant qui seront “seuls responsables de ce qui se passera sur le terrain”. “Nous allons donner des instructions fermes aux arbitres et aux délégués pour que les rencontres ne démarrent pas tant que toutes les conditions de sécurité ne sont pas réunies dans le stade”, indique-t-il. C'est dire que Raouraoua veut rétablir une rigueur dans la gestion du football et réconcilier les acteurs du football à travers une certaine charte qui garantit les droits et les devoirs des uns et des autres. En revanche, si le retour de Raouraoua à la tête de la FAF a été une simple formalité, celui de Mohamed Mecherara s'est fait plutôt au forceps. Et pour cause, Mecherara n'a dû son élection qu'à deux voix de plus que son concurrent Ali Malek qui s'est avéré plus coriace qu'un simple lièvre. En effet, Mecherara a récolté 24 voix contre 22 pour Ali Malek. Cette élection in extremis n'a toutefois pas atténué la joie de Mecherara qui s'est félicité d'une “telle manifestation de la démocratie dans le monde du football, même si le déroulement de l'assemblée générale a connu quelques imperfections”. Pour Mecherara, “l'urgence est à la mise en place d'une ligue professionnelle”. Il a promis de rendre publique rapidement la programmation complète de la fin du championnat. À ce titre, on apprend que la LNF a déjà arrêté la fin du championnat de D1 pour la fin mai, sachant qu'il reste 15 journées à disputer. SAMIR LAMARI