L'inflation en rythme annuel au mois d'octobre dernier est plus ou moins restée stable, mais en hausse à 4,5% contre 4,7% un mois auparavant, a indiqué hier mercredi l'Office national des statistiques (ONS) dans ses dernières estimations sur l'évolution des prix à la consommation. L'Office explique que l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel jusqu'en octobre 2018 est le taux d'inflation moyen annuel calculé sur la base des douze mois allant de novembre 2017 à octobre 2018 par rapport à la période allant d'octobre 2016 à septembre 2017. Pour l'inflation au mois d'octobre 2018, ou la variation mensuelle des prix à la consommation, c'est-à-dire l'évolution de l'indice des prix du mois d'octobre 2018 par rapport à celui du mois de septembre 2018, elle s'est établie en hausse de seulement 1,2%. Selon l'Office, ce sont les prix des biens alimentaires, qui ont augmenté de 2,4% en octobre par rapport à septembre dernier. Ainsi, les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 4,9% en octobre par rapport à septembre 2018, et cette hausse s'explique, selon l'Office, par une hausse des prix des fruits (+15,7%), des légumes (+12,6%), de la viande de poulet (+5,6%) et des oeufs (+6%). Quant aux produits alimentaires industriels, leurs prix ont enregistré une baisse modérée de 0,1%. Par contre, au mois de septembre dernier par rapport à un mois auparavant, en termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires étaient en hausse de 0,2%. Les prix des produits agricoles frais ont grimpé de 0,3%. En dehors des fruits et des œufs qui ont marqué des hausses remarquables de 38,9% et de 4,2%, le reste s'est caractérisé par des baisses, notamment la viande de poulet (-11,1%) et les légumes (-5,8%) en septembre dernier par rapport à août 2018. Par ailleurs, les prix des produits manufacturés ont connu au mois d'octobre dernier une hausse de 0,3%, alors que ceux des services ont enregistré une relative stagnation, ajoute l'ONS, selon lequel, par groupes de biens et services, les prix du groupe «habillement-chaussures» ont connu une hausse de 0,6%, tandis que ceux de «l'éducation, culture, loisirs» ont augmenté de 0,4%. Le groupe «produits divers» a, quant à lui, enregistré une hausse de 0,5%, tandis que le reste des groupes de produits s'est caractérisé, soit par des variations modérées, soit par des stagnations. Pour autant, les chiffres de l'ONS reflètent mal le niveau des prix des produits agricoles depuis le mois de juillet dernier, avec des hausses quasi généralisées des légumes frais, tout autant que les fruits, les viandes rouges et blanches, et le poisson. Les prix de certains produits agricoles, comme la pomme de terre, sont en moyenne depuis le mois de juillet à 65 Da/Kg, alors que la tomate ne descend plus des 70 -120 Da/Kg. Ces jours-ci, elle est vendue entre 140 et 160 Da/Kg, voire 180 dinars dans certaines régions du pays, alors que la pomme de terre est cédée à 70-80 Da/Kg, pourtant elle est actuellement récoltée dans les principales régions de production. Interpellé récemment sur la cherté des prix des fruits et légumes, le ministre du Commerce, Said Djellab, a argué que les prix vont baisser en novembre. Une affirmation battue en brèche par des prix astronomiques des produits agricoles de large consommation dans les marchés du pays. A moins que l'ONS ne donne qu'une version édulcorée des vrais chiffres de l'inflation, avec en moyenne '4,5 - 4,7%'' entre juillet et octobre dernier, ce qui est difficilement acceptable avec le recours à la planche à billets, il y a manifestement une grande différence entre les statistiques de l'Office et l'état réel des prix des principaux produits alimentaires, des services et de l'habillement. Dans ses projections financières pour 2018, le gouvernement lui-même avait prévu une inflation de 5,5% et une croissance économique de moins de 3%.