Le taux d'inflation au mois d'avril dernier reste élevé, à +7%, indique l'Office national des statistiques (ONS). Une situation qui explique en particulier la hausse quasi généralisée des prix sur les principaux marchés, en particulier pour les produits agricoles. C'est en même temps le même niveau de hausse du coût de la vie qui a été enregistré un mois auparavant. Au mois de mars 2017, le taux d'inflation s'est situé à 7%, tout comme d'ailleurs pour le mois de février (+7%), alors que pour le mois de janvier, l'inflation avait atteint les 8,1%. Pour le mois d'avril, et toujours selon les chiffres de l'ONS, la hausse des prix à la consommation en rythme annuel s'est située à 7% jusqu'à fin avril 2017, alors que la hausse mensuelle des prix à la consommation, qui est l'indice des prix d'avril 2017 par rapport à ceux de mars 2017, elle s'est établie à 0,4%. L'ONS explique qu'en termes de variation mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires ont augmenté de 0,5%, résultat de l'évolution des prix de produits agricoles frais et des produits alimentaires industriels. Selon l'ONS, au mois d'avril dernier, les prix des produits agricoles n'ont enregistré qu'une hausse d'un demi-point par rapport au mois précédent. Si les prix de la viande de poulet ont connu une augmentation de 10% et ceux des fruits de 11,4%, les prix des légumes ont baissé (-6,1%), dont la pomme de terre (-2,2%). Pour ce qui est des produits agro-alimentaires, les prix ont connu une variation mensuelle de 0,4%, une hausse qui s'explique, selon l'ONS, par l'augmentation des prix de produits relevant du sous-groupe sucres et produits sucrés (+1,3%). Par ailleurs, les prix des biens manufacturés ont affiché une hausse de 0,5% tandis que ceux des services ont connu une baisse de 0,1%. Pour autant, les chiffres publiés par l'ONS ne correspondent pas en réalité aux principales tendances du marché des fruits et légumes, tout comme les prix pratiqués pour les services, hormis les transports. Au mois d'avril dernier, tous les produits agricoles, dont les maraîchages et les fruits avaient enregistré des hausses quasi généralisées, avec la tomate à plus de 100 DA/kg, la pomme de terre (80 DA/kg), la laitue (70-80-100 DA/kg), ou les haricots verts et le poivron (plus de 180 DA/kg), pour ne citer que ces produits. Les prix des viandes rouges restent scotchés dans une moyenne de 1.500 DA/kg, alors que les viandes blanches varient de 250-280 DA/kg pour le poulet à 450-550 DA/kg pour la dinde. Le poisson, dont la sardine, reste également hors de portée des bourses des cadres moyens, avec une moyenne de 400 DA/kg pour la sardine et au delà de 1.000 DA/kg pour les autres espèces. Ce n'est en fait qu'en ce mois de mai, avec l'arrivée de plusieurs variétés agricoles (fruits et légumes) de saison, que les prix commencent à se calmer avec un retour au 'redoux». La tomate est descendue au delà du seuil psychologique des 50 DA/kg, tout comme la pomme de terre, la laitue est à 50 DA/kg, alors que l'aubergine, le poivron ou les carottes sont à moins de 70 DA/kg en moyenne. Pour les fruits, une certaine fraîcheur est observée dans les prix, avec les abricots de saison entre 140-200 DA/kg, les pêches (120-200 DA/kg) ou les cerises à moins de 450 DA/kg ou la fraise à 160 DA/kg. Comparativement aux mois de février, mars et avril, les prix des fruits et légumes ont sensiblement baissé en ce mois de mai. Pour autant, entre février et fin avril, les prix des produits agricoles frais, tout comme les viandes et poissons, sont restés bien hauts. Et pourtant, selon l'ONS, le taux d'inflation n'a pas évolué durant ces trois derniers mois, 7% aux mois de février, mars et avril, avec une hausse d'un point de pourcentage seulement pour les produits agricoles, alors que les ministères de l'Agriculture et des Finances avaient mis en place des brigades spéciales de contrôle et de lutte contre la hausse des prix des produits agricoles. Le taux d'inflation à fin décembre 2016 était de 6,4%, contre 4,8% en 2015, 2,9% en 2014 et 3,3% en 2013. Si pour 2017, le ministère des Finances table sur une inflation de 4% seulement, le seuil critique est déjà atteint au cours des quatre premiers mois de l'année.