L'Etat a consenti d'importantes sommes d'argent pour l'acquisition d'équipements modernes au profit des hôpitaux publics. L'évolution des techniques de traitements médicaux ont imposé ce choix sachant que les outils d'exploration et de chirurgie interventionnelle permettent de plus en plus d'affiner les diagnostics et d'aller vers une médecine ambulatoire très avantageuse en termes de coûts d'hospitalisation et de confort du malade. Hélas cet appareillage, outre qu'il revient cher, tombe souvent en panne faute d'entretien et/ou d'utilisation rationnelle. Si effectivement la modernisation des hôpitaux est une réalité grâce à l'achat massif de moyens de détection sophistiqués, il reste que leur maintenance représente une problématique qui s'avère dans certains cas ruineuse. Le talon d'Achille de nos établissements hospitaliers se situe à ce niveau. La modernisation, comme l'a pertinemment souligné le défunt Dr Abid AEK, éminent cardiologue originaire d'Aïn Témouchent, dans une de ses nombreuses conférences, réside dans le fait de pouvoir se doter de nouvelles technologies ; la modernité, elle, reste la capacité à s'approprier les techniques de gestion et de maintenance des équipements acquis à grands frais. Et, apparemment, nous sommes en mesure d'acheter mais incapables de réparer, de préserver le mobilier médical ou de nous inspirer des modèles d'organisation en cours au sein des structures de santé européennes. Autrement dit, nous avons la modernisation mais pas encore la modernité. Cela se vérifie sur le terrain et les établissements hospitaliers de la wilaya n'échappent pas à cette cruelle tare. Il n'est pas sûr qu'en injectant dix milliards de centimes pour le renouvellement des équipements médicaux les problèmes liés à la maintenance seront durablement aplanis. Mais le geste vaut son pesant de soulagements. Surtout lorsqu'on sait qu'à l'EH Dr Benzerdjeb et le scanner et l'IRM, lequel a peu servi, sont en panne. A la maternité de Béni Saf, une seule couveuse fonctionne sur les quatre recensées. Dans ce même hôpital, l'on signale l'insuffisance de lits à 03 positions pour les malades chroniques, l'état défectueux de «Resecteur» nécessaire pour l'ablation des tumeurs de la prostate, l'inexistence d'un EFR utilisé dans les cas d'insuffisance respiratoire, d'un appareillage moderne de dialyse. Au niveau de l'hôpital de Hammam Bou Hadjar, seul à disposer d'un service d'hématologie, les réclamations concernent notamment le système de dialyse (les générateurs) et probablement la rentabilité du scanner existant. Au centre de transfusion sanguine les besoins en petit matériel tardent à venir. Par ailleurs, la mise en place d'une unité mobile d'intervention spécialisée de secours en cas d'AVC et IDM est souhaitée. Elle nécessitera bien évidemment des moyens médicaux conséquents. D'autres projets de modernisation et de remplacement du matériel obsolète sont envisagés à travers les hôpitaux de la localité qui sont appelés à se mettre au diapason des techniques de soins. Il s'agira en général de rentabiliser au mieux le matériel en place ou celui encore sous emballage. Certains chefs d'établissement répugnent à mettre en service des équipements de dernière génération faute de spécialistes ou simplement pour éviter une surcharge de travail.