L'Algérie entend donner au secteur pharmaceutique une dimension à la mesure de ses potentialités avec l'objectif d'atteindre l'autosuffisance et promouvoir l'exportation. La production nationale couvre les besoins du marché local à hauteur de 60 à 65 %, et les pouvoirs publics veulent ainsi placer des médicaments algériens sur le marché africain et arabe, en ciblant déjà 25 pays. Mais si l'introduction des produits pharmaceutiques algériens sur le marché africain est plus pratique, il n'est pas du tout aisé de placer des médicaments algériens sur le marché arabe. Des opérateurs algériens font face régulièrement, à de nombreux obstacles pour pouvoir enregistrer leurs médicaments afin d'avoir l'autorisation de mise sur le marché, dans ces pays. Pourtant, les Laboratoires arabes, eux sont enregistrés en Algérie avec des centaines de médicaments dont la grande partie sont des Laboratoires jordaniens et saoudiens. Les laboratoires de droit algérien El KENDI, dont les investisseurs sont Jordaniens, a enregistré à lui seul 204 marques de médicaments en l'espace de 10 ans, en Algérie. C'est ce qu'a affirmé jeudi dernier, le Dr Sofiane Achi, nommé récemment à la tête de la direction générale de la SPA EL KENDI' Industrie du Médicament, lors d'un dîner partagé avec les représentants de différents organes de presse, à l'hôtel Sheraton'. M. Achi a expliqué que les facilités d'enregistrement accordées au Laboratoire EL KENDI' par les autorités du pays, n'est pas du tout fortuit. «90% de nos médicaments sont produits en Algérie et 3 % seulement sont des produits importés». Il précise que les autorités algériennes accordent des avantages aux opérateurs qui investissent en Algérie, qui font dans la production et qui se projettent dans des opérations d'exportation. Justement dira-t-il, le groupe EL KENDI' est en train de finaliser des opérations d'exportation vers la Jordanie «de produits fabriqués en Algérie, et qui ne sont pas sur le marché jordanien, une action importante pour booster les exportations algériennes dans la région» et réfuter, ainsi, les arguments ou le prétexte de la non-conformité des médicaments algériens aux standards mondiaux de production pharmaceutique comme le prétendent certains. Pour rappel les ministères de la Santé et des Affaires étrangères avaient, déjà, évoqué l'idée d'adopter le principe d'importation et d'exportation mutuelles de médicaments entre certains pays, à l'exemple de la Tunisie, l'Arabie Saoudite et Cuba. Le directeur général d' «EL KENDI», a affirmé que son groupe s'est engagé dans l'exportation des médicaments produits en Algérie, vers la Libye. Et d'affirmer que durant ces deux dernières années, EL KENDI s'est soumis avec succès aux inspections des autorités sanitaires libyennes, congolaises, ivoiriennes et soudanaises. «Cette étape est un préalable incontournable pour accréditer les lignes de production EL KENDI', en outre, elle permettra d'engager, sous peu, l'enregistrement des médicaments et l'acheminement des premiers lots, dans le courant de l'année 2019». Par ailleurs et face à la multiplication des unités de productions locales, près d'une centaine d'unités avec les 150 projets de nouvelles unités, EL KENDI' veut diversifier ses produits pour ne pas être confronté à la saturation du marché pour certaines molécules. Grâce au transfert technologique et à son département de Recherche et Développement, le groupe travaille, actuellement, sur plus de 20 génériques plus', des médicaments à forte valeur ajoutée qui assurent une meilleure efficacité et observance du traitement tout en diminuant leurs effets secondaires. L'Enregistrement prévisible de l'immunothérapie contre le cancer du poumon Alors que le ministère de la Santé avait enregistré, depuis 9 mois, des médicaments en Oncologie médicale qui devront entrer sur le marché national, début 2019, des négociations sont en cours entre les Laboratoires EL KENDI et les autorités sanitaires pour l'enregistrement d'un traitement innovant contre le cancer du poumon. Une immunothérapie active qui va stimuler l'immunité du patient afin de combattre les cellules tumorales. Un traitement déjà testé à Cuba et aux Etats-Unis. L'immunothérapie apparaît aujourd'hui, comme le traitement le plus porteur d'espoir, en faisant preuve d'efficacité à plusieurs stades du cancer des poumons et bien d'autres cancers. Et ces négociations « avancées » entre ce groupe et le ministère de la Santé sont une lueur d'espoir pour les personnes atteintes de cancer du poumon, où l'Algérie enregistre près de 9.000 nouveaux cas, chaque année.