Un rassemblement en soutien avec le journaliste Adlène Mellah, condamné à une année de prison, a été organisé hier à la maison de la presse Tahar Djaout, en présence de journalistes, membres de la société civile, militants et citoyens. Zoubida Assoul, avocate du détenu et porte-parole du mouvement Mouatana, a appelé à l'équité du procès de Mellah, en application des «lois en vigueur», comme l'avait exigé l'épouse du journaliste, dans une lettre rendue publique, à l'issue d'une visite qu'elle lui a rendue le 10 janvier dernier, qui a revendiqué un «procès équitable dans lequel tous ses droits seront garantis, loin de toutes les mesures politiciennes qui l'avaient conduit à la prison». La robe noire a également appelé au rassemblement le jour du procès pour, dit-elle, «montrer au régime que nous n'avons pas peur car nous défendons toutes les personnes qui ne jouissent pas de leurs droits constitutionnels», le procès en appel étant fixé pour le 23 janvier prochain. Zoubida Assoul a tenu à dénoncer les conditions d'incarcération de son client à la prison d'El-Harrach tout en déplorant la détérioration de sa santé suite à sa grève de la faim. A ce sujet, l'épouse du journaliste, directeur du site d'information Dzair Presse, avait alerté l'opinion publique sur un «état de santé très dégradé dont je suis choquée» et qui menace sa vie «plus que jamais». Elle précise que son mari «n'arrive pas à bouger son bras et son pied gauches, à cause de ce qui semble être le début d'une paralysie partielle» ainsi que «d'une infection aux yeux à cause de la lumière qui reste allumée toute la nuit dans sa cellule». Elle avait exprimé ses regrets concernant le «silence des responsables qui pèse autour de l'affaire, loin des droits de l'homme que la Constitution algérienne garantit aux citoyens». Pour son épouse, Adlène Mellah «ne fait pas cette grève de la faim pour gagner la sympathie de quiconque, ou de réclamer le pardon pour une erreur qu'il n'a pas commise, mais pour avoir droit à un procès équitable et à ses droits, selon les lois et la Constitution algériennes. Un procès dans lequel les avocats pourront plaider la cause de leur client et exposer les dépassements dont il a été victime à cause de son activité politique qui aurait dérangé des cercles, ces derniers n'ont pas trouvé de solutions à part l'instrumentalisation de la justice et de prendre le risque de sacrifier l'Etat de droit afin de réduire au silence des voix et de faire taire un journaliste qui exerce son droit constitutionnel à la critique dans le respect des lois de la république». Par ailleurs, les manifestants de ce sit-in de solidarité ont demandé la libération de Adlène Mellah, scandant que «la presse n'est pas un crime». Condamné à une année de prison ferme par le tribunal de Bab El Oued pour «incitation à attroupement non armé», «insubordination» et «outrage à fonctionnaire», le journaliste est en grève de la faim depuis plus de deux semaines. Il avait été arrêté le 9 décembre dernier près du TNA alors qu'il avait participé à un rassemblement de soutien à Réda City 16. Le collectif d'avocats du journaliste avait décidé de se retirer, dénonçant l'absence de conditions légales de la tenue d'un procès.