Le permis à points devrait être généralisé à toutes les wilayas du pays au courant du 1er semestre 2019, a annoncé hier dimanche M. Ahmed Nait El Hocine, directeur du Centre national de la prévention et de la sécurité routière. Il a expliqué à la radio nationale qu'»il y a un programme qui a été tracé par le ministère de l'Intérieur pour généraliser le permis à points dans la wilaya d'Alger». Par la suite, 'on généralisera l'opération à toutes les wilayas au 1er semestre 2019», a-t-il ajouté. Or, le permis à points, annoncé en fait depuis 2000, tarde à être mis en place et devait entrer en vigueur au second semestre de 2018, mais des problèmes techniques en ont retardé l'entrée en vigueur, selon une déclaration de M. Nait El Hocine au mois de juillet dernier. Il avait expliqué déjà que 'ce document sera délivré au niveau de communes pilotes à Alger, avant sa généralisation à l'ensemble des communes du pays avant fin 2018». Selon M. Nait El Hocine, la mise en place du permis à points va se concrétiser par la révision du système des sanctions, et 'le retrait de permis de conduire va être modifié par un retrait de points. Cela a un côté répressif et éducatif, à corriger les comportements des conducteurs. Et puis, on va mettre un terme au retrait immédiat du permis de conduire». Plus concrètement, le nouveau permis de conduire biométrique sera doté de 24 points, mais, pour la période probatoire qui sera de 2 ans, le détenteur de ce document n'aura droit qu'à 12 points, qui seront réduits selon la nature de l'infraction. Le franchissement de la ligne jaune, les dépassements dangereux, l'excès de vitesse et l'usage du téléphone sont les infractions les plus sanctionnées, avec des retraits pouvant aller à dix points pour une seule infraction, dont celles classées comme des délits, notamment l'implication dans des accidents mortels. Dans le détail, ce sont les contraventions des 3e et 4e degrés qui sont les plus sévères, alors que pour les actes classés comme des délits, le retrait sera de 10 points. Ainsi, pour les contraventions du 3e degré, il y aura un retrait de 4 points plus une amende forfaitaire de 3.000 DA à 6.000 DA. Pour les contraventions du 4e degré, il y aura un retrait de 6 points plus une amende forfaitaire de 4.000 à 7.000 DA. Mais, pour les actes classés dans la catégorie des délits, il est prévu le retrait de 10 points à la fois. Par ailleurs, les accidents de la route ont enregistré un recul de 8% en 2018 par rapport à 2017, selon M. Nait El Hocine, qui a indiqué que le nombre de décès a baissé de 9% et de 10% pour les blessés entre les deux périodes. En 2018, il y a eu 22.900 accidents de la route ayant provoqué le décès de 3.310 personnes et 32.570 blessés. Par rapport à 2015, le nombre d'accidents de la route a baissé de 34,80%, soit 12.208 accidents de la route de moins et 1.300 personnes sauvées de la mort en 2018, alors que la baisse la plus importante est celle des blessés. 'Ce sont des résultats positifs, mais pas suffisants», estime le directeur du CNPSR, selon lequel 'l'élément humain est responsable de 90% des sinistres», alors que les jeunes âgés de 18 ans à 28 ans représentent 34% des personnes ayant causé des accidents de la route. »Il y a également les conducteurs ayant le permis probatoire de deux ans, qui sont impliqués dans 5.370 accidents, soit 23,36% des accidents de la route en 2018», explique-t-il. Par ailleurs, il a relevé le nouveau phénomène des accidents provoqués par les motocycles, qui ont provoqué 14% des accidents de la route en 2018, alors qu'ils ne représentent que 0,56% du parc national des véhicules. 'C'est un chiffre important, c'est un nouveau phénomène en Algérie, car beaucoup de citoyens recourent à ce genre de locomotion pour se rendre au travail». En 2018, il y a eu 3.492 accidents dus aux motocycles. D'autre part, le bilan des accidents de la route en 2018 fait ressortir que 83% des décès sont de sexe masculin et 79% des blessés. 'Les femmes sont peu impliquées dans les accidents de la route», indique M. Nait El Hocine. Par contre, les piétons représentent 56% des victimes des accidents de la route dans les zones urbaines.