La décision a été annoncée par le wali, Mme Ouinez Labiba, au cours d'une séance de travail avec les membres de l'exécutif. Désormais, les ports de Béni Saf et Bouzedjar seront gérés par une entreprise indépendante au lieu d'être rattachés, le premier à l'EGPP de Ghazaouet, et le second à celle d'Oran. Une émancipation administrative qui met fin à plus d'une quinzaine d'années de tutelle dont l'impact sur le secteur de la pêche et le budget de la wilaya n'a pas été à la hauteur des attentes, en dépit de gros investissements consentis pour la modernisation et le développement des deux ports. A commencer par celui, relativement jeune de Bouzedjar, entré en exploitation en avril 1994 et conçu pour une capacité d'accueil de 199 unités de pêche. Il a bénéficié entre 2013 et 2014 d'aménagements qui ont coûté 171, 5 millions de dinars. S'étendant sur une superficie de 6,5 hectares (extensible), il dispose de longues jetées de 500 m et 400 m et de 02 épis respectivement de 145 m et 100 m pour la protection du bassin portuaires contre l'ensablement ainsi que d'une unité performante de réparation et de rénovation de bateaux de pêche, dotée d'un portique de 150 tonnes. Le port de Béni Saf, pour sa part, construit à l'emplacement d'une lagune au fond d'une large baie, est très ancien puisque sa création remonte à l'année 1881 quand il était connu sous le nom de 'Marsa Sidi Ahmed''. Considéré comme le plus important port de pêche du pays, il a connu de grands travaux d'aménagement, notamment en matière de viabilisation et de modernisation des équipements. Il dispose même d'une 'hélistation'' pour les évacuations en urgence par hélicoptère en cas de naufrage. Il reste que le port de Béni Saf est constamment confronté au problème de l'ensablement qui constitue un obstacle pour la circulation des bateaux. Les opérations de dragage menées chaque semaine pour enlever les détritus et autres déchets solides ne suffisent pas à écarter les dangers d'échouage. Un projet d'extension du port est envisagé. De même qu'une éventuelle réalisation d'un port commercial sur un site voisin. En fait, ce sont des perspectives prometteuses qui se dessinent à la faveur de l'érection de la nouvelle entreprise de gestion des ports de pêche d'Aïn Temouchent qui aura les coudées franches pour promouvoir les activités en relation avec sa vocation, d'autant que les acteurs de la filière trouveront sur place un interlocuteur de choix doté de l'autorité nécessaire susceptible de faciliter leurs ambitions.