Sale temps pour les oligarques algériens puisque après l'arrestation de Ali Haddad, l'ex président du FCE, c'est au tour des frères Kouninef d'être interpellés par la gendarmerie nationale, a rapporté, hier, l'Entreprise publique de la télévision (EPTV). La chaîne publique a précisé que les quatre frères Kouninef, réputés proches de Saïd Bouteflika, ont été arrêtés dans le cadre d'une enquête, sur la conclusion de marchés publics avec l'Etat, trafic d'influence avec des fonctionnaires publics, détournement de foncier, selon la même source qui évoque des contrats avec l'Etat qui n'ont pas été honorés. Ils seront présentés, devant le procureur de la République, dès la fin de l'enquête, selon l'EPTV. Cette dernière a également annoncé l'arrestation du P-DG de Cevital, Issaad Rebrab, par le même corps de sécurité. Le groupe a immédiatement démenti l'information, expliquant que son patron n'a pas été arrêté mais qu'il se trouve dans les locaux de la gendarmerie pour être entendu « sur le blocage Evcon», a affirmé le directeur de la communication du groupe, Mouloud Ouali, cité par TSA. Rebrab a, d'ailleurs affirmé, sur son compte Tweeter', qu'il s'est rendu à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid pour évoquer, de nouveau, le projet Evcon et le cas des équipements bloqués au port d'Alger depuis 2018. Pourtant, l'homme d'affaires a été présenté, quelques heures plus tard, par la gendarmerie nationale devant le procureur de la République près le Tribunal de Sidi Mhamed, à Alger. Selon l'EPTV, Issaad Rebrab « a été arrêté pour suspicion de fausses déclarations relatives au transfert de capitaux de et vers l'étranger et de surfacturation dans des opérations d'importation de matériel et importation de matériels usagés alors qu'il avait bénéficié des avantages douaniers, fiscaux et bancaires ». Pour rappel, Rebrab avait été entendu, une première fois, mercredi dernier, par la gendarmerie nationale dans le cadre de l'enquête sur le blocage des projets de son Groupe, selon ses affirmations sur son compte «Tweeter». Par ailleurs, l'ex Premier ministre Ahmed Ouyahia et l'actuel ministre des Finances et ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal ont reçu leurs convocations émanant de la Justice. Selon l'EPTV, elles ont été remises aux concernés, hier, par la gendarmerie nationale. La même source annonçait, samedi dernier, que les deux hommes avaient été convoqués par le Tribunal Abane Ramdane' de Sidi M'hamed, à Alger pour « des affaires de dilapidation des deniers publics et de privilèges indus ». Mais dimanche dernier, aucune trace ni de Loukal ni de Ouyahia au tribunal suscité alors qu'une importante foule les attendait aux abords du palais de justice. L'EPTV ajoute que la Brigade des Investigations de la GN « poursuit ses enquêtes préliminaires à l'encontre de plusieurs hommes d'affaires, dont certains font l'objet d'interdiction de sortie du territoire national ». Cour d'appel militaire Mandat de dépôt contre Saïd Bey et mandat d'arrêt contre Habib Chentouf Un mandat de dépôt a été délivré à l'encontre de l'ancien commandant de la 2ème région militaire (RM), Bey Saïd et un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de l'ancien commandant de la 1ère RM, Chentouf Habib pour «dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre et infraction aux consignes de l'armée», a indiqué dimanche la Cour d'appel militaire de Blida dans un communiqué. «Conformément aux dispositions de l'article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale et, dans le strict respect de ses dispositions, le procureur général militaire près la Cour d'appel militaire de Blida, porte à la connaissance de l'opinion publique, que des poursuites judiciaires ont été engagées pour les chefs de dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir et infraction aux consignes de l'armée, faits prévus et réprimés par les articles 295 et 324 du Code de justice militaire, à l'encontre des dénommés: Bey Saïd, Chentouf Habib et de toutes autres personnes que l'instruction viendrait à établir», a précisé la même source. Pour «la nécessité des enquêtes, le juge d'instruction, sur réquisition du procureur militaire de la République de Blida, a ordonné, à titre conservatoire, la saisie des armes et des munitions et a décerné un mandat de dépôt à l'encontre du dénommé Bey Saïd et un mandat d'arrêt à l'encontre du dénommé Chentouf Habib, pour violation des obligations du contrôle judiciaire auxquelles il est déjà soumis».