L'impasse, c'est en quelque sorte le titre générique de ce qui est en train de se passer en Algérie où l'actualité ne donne pas l'impression d'une sortie de crise imminente particulièrement à l'ombre du dernier discours de Bensalah, rejeté par tous. Quitte à le redire, la situation de statu quo induite par la détermination du mouvement populaire face à la feuille de route de l'institution militaire ne suggère aucunement un début de solution à la crise politique. L'absence même d'un canal de médiation, accepté par les deux parties, influe grandement sur cette incapacité à trouver un minimum syndical dans la concertation pour engager le dialogue qui reste, pour le moment, l'unique conduit vers la décantation. Si les deux tranchées campent sur leurs positions, il serait peut-être plus judicieux pour tous les acteurs d'essayer de trouver une autre piste que celle d'un dialogue rejeté dans sa forme ou d'une élection à la hussarde qu'on veut faire passer quitte à user de subterfuges peu constitutionnels. La rue, même si elle est dans son droit de douter des bonnes intentions d'un régime peu conventionnel lorsqu'il s'agit d'élections, doit savoir lâcher du lest en acceptant un scrutin dans l'état actuel des choses mais en gardant haut la main sur cette fameuse instance indépendante, responsable de tout le processus électoral, affirme-t-on. Et en face, le pouvoir réel, quant à lui, doit être en mesure d'offrir des gages de garantie aux Algériens concernant la neutralité de cette instance à travers la nomination de personnalités intègres, consensuelles, qui n'ont pas de passé compromettant avec le système. Une instance indépendante, pas seulement que dans le texte, qui dispose de sa propre indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif, et de véritables prérogatives qui la placent au-dessus de tout soupçon. Du donnant-donnant en guise de convergence d'idées pour ne plus faire du surplace et barrer la route à tous les opportunistes et autres aventuriers qui continuent de faire leurs petites affaires dans l'opacité la plus complète. Il serait grandement temps que le pays retrouve des assises plus solides en terminant avec cet intérim où les responsabilités sont diluées et des hommes qui disposent comme bon leur semble de leur pouvoir décisionnel. Faire le premier pas pour le hirak serait encore une preuve de l'indéfectible amour que porte ce peuple à son pays et dont le seul souci est de se débarrasser par tous les moyens des résidus du régime de Bouteflika.