Ahmed Ouyahia a été placé, hier, sous mandat de dépôt par le juge d'instruction de la Cour suprême et incarcéré à la prison d'El Harrach, a indiqué l'APS citant la Cour suprême. L'ancien Premier ministre était arrivé au siège de l'institution judiciaire en début d'après-midi de ce mercredi. Il a été entendu par le juge d'instruction près la Cour suprême dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges. L'ancien ministre des Travaux Publics et des Transports, Zaalane Abdelghani, a été entendu lui également par le juge d'instruction près la cour suprême. Pour rappel, l'affaire Mahieddine Tahkout a vu le placement de 19 personnes en détention provisoire, sept autres sous contrôle judiciaire et la remise en liberté de 19 suspects. Six personnes morales en lien avec les activités du principal suspect ont été également accusées dans cette affaire dans laquelle 45 personnes sont impliquées, a indiqué un communiqué rendu public mardi par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed. Les personnes poursuivies pénalement sont Tahkout Mahieddine, son fils et deux de ses frères, en sus de 38 fonctionnaires de différentes administrations publiques et services ministériels et trois salariés d'entreprises appartenant à Tahkout, a ajouté la même source. Concernant les neuf personnes restantes et compte tenu de leurs fonctions à la date des faits, il a été décidé de transmettre le volet de leur dossier au procureur général près la cour d'Alger «pour prendre les mesures nécessaires à leur encontre». Il s'agit de l'ex Premier-ministre (en l'occurrence Ouyahia), deux anciens ministres dont l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane, un ministre en exercice, cinq anciens walis et deux walis en exercice. Par ailleurs, les personnes impliquées dans l'affaire Tahkout sont poursuivies, selon la même source d'information, pour blanchiment d'argent, transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l'effet d'en dissimuler la source illicite dans le cadre d'un groupe criminel, incitation d'agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier d'indus privilèges, bénéfice du pouvoir et de l'influence des agents de l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et institutions publiques de droit public et des entreprises économiques publiques ou des établissements à caractère industriel et commercial (EPIC) durant l'établissement de contrats et marchés à l'effet d'augmenter les prix et de modifier, en leur faveur, la qualité des matières, services et approvisionnement. Retenues contre les prévenus au terme de l'enquête préliminaire diligentée par la section des recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger sur instruction du procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, ces charges portent en outre sur la dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir volontaire à l'effet d'accorder d'indus privilèges en violation des lois et réglementations, conflit d'intérêts avec violation des procédures en vigueur en matière de marchés publics basées sur les règles de la transparence, de la concurrence honnête et de l'objectivité, outre la conclusion de contrats, de marchés et d'avenants en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur à l'effet d'octroyer des avantages injustes à autrui. Le procureur de la République avait entendu, depuis dimanche dernier, 56 personnes dans le cadre de cette affaire.