Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'ANP a comme attendu prononcé hier mercredi une allocution devant les cadres de l'académie interarmes de Cherchell où il a présidé la cérémonie traditionnelle de sortie de promotions. Les points saillants de son intervention militaire ont concerné la position de l'institution militaire qui selon lui fait l'objet de l'accusation d'entretenir une ambition politique. L'homme fort de cette institution a martelé que ni le haut commandement de celle-ci ni lui n'ont pareille ambition et a ajouté qu'ils s'en tiennent à honorer l'engagement de l'armée à accompagner en toute sincérité le peuple algérien qui revendique pacifiquement le changement de régime. Cet accompagnement se poursuivra, a-t-il assuré, jusqu'au dépassement des crises que vit le pays dans le respect de la légitimité constitutionnelle. Respect de la légitimité constitutionnelle auquel malgré les supputations et rumeurs ayant circulé ces derniers jours le chef de l'armée ne semble pas disposé à déroger comme demandé par le mouvement citoyen et la plupart des partis politiques. Certains d'entre ces partis politiques sachant certainement qu'ils n'obtiendront pas satisfaction de la part de l'armée sur ce point se sont déclarés disposés à un compromis dont les dispositions ne sortiraient pas du cadre constitutionnel mais offriraient des garanties irrécusables que le processus électoral dont ils conviennent qu'il est un passage obligé ne sera pas déterminé et piloté par les résidus du régime qu'incarnent Bensalah, Bedoui et autres hauts responsables symboles du régime déchu encore en poste à différents niveaux de l'appareil d'Etat et autres institutions de la République. Contrairement au mouvement populaire, ces mêmes partis ainsi que des personnalités nationales et des représentants d'un pan de la société civile paraissent prêts au dialogue sans poser le préalable du départ du président par intérim de l'Etat Abdelkader Bensalah en raison que son maintien entretient la fiction que ce qui se décide en Algérie depuis la démission de l'ex-président Bouteflika est strictement conforme à la légalité constitutionnelle à laquelle tiennent l'armée et son commandement. Ce qu'ils ont suggéré par des propositions variées est que ce symbole du régime Bouteflika soit tenu à l'écart du dialogue éventuel et que Noureddine Bedoui et son gouvernement soient eux remplacés par des personnalités sans attaches partisanes susceptibles de faire consensus au sein de l'opinion publique dont le choix se fera par accord entre les parties prenantes au dialogue. Gaïd Salah n'a nullement tenu de propos lors de son allocution qui auraient permis de donner à comprendre qu'il serait prêt à un tel compromis par lequel ses tenants pensent contribuer au dépassement de la crise sans trahir les revendications nodales du mouvement populaire dont ils se prétendent une aile agissante.