Plusieurs partis politiques, organisations syndicales et personnalités, ont appelé hier, lors de la rencontre des partis appelés «Forces de l'alternative démocratique», à des actions communes pour instaurer un dialogue «sérieux» en vue de sortir de la crise politique que traverse le pays. Cette rencontre a regroupé le FFS, le RCD, le PT, le PST, le MDS, l'UCP et le PLD, mais également la LADDH, des organisations syndicales et des personnalités nationales. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a souligné dans son intervention la nécessité d'une «contribution collective de tous les acteurs progressistes pour l'amorce d'un dialogue sérieux avec une période de transition pour un changement réel». «Il faut s'entendre sur les mécanismes de cette transition pour la mise en place d'une nouvelle gouvernance, car le peuple est sorti pour dénoncer le système corrompu», a-t-il déclaré, ajoutant qu'»actuellement, c'est toujours l'Etat profond qui tient les rênes du pays». De son côté, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle de Front des forces socialistes (FFS), a insisté sur la nécessité de «poursuivre la lutte démocratique pacifique pour engager le pays dans un véritable processus de transition, à travers l'ouverture d'un dialogue sérieux et franc lors d'une conférence souveraine». Hakim Belahcel, affirme en sa qualité de premier secrétaire du FFS, que cette rencontre devrait «parvenir à une charte politique consensuelle». «Cette charte politique sera un pilier fondamental des phases de transition que nous travaillerons ensemble à définir et cristalliser sur le terrain lors de futures réunions consultatives». «Nous ne sommes pas contre le dialogue», affirme également Belahcel, mais «nous préconisons un dialogue authentique, en tant que moyen démocratique et transparent de trouver des solutions sérieuses à la crise». Critiquant les «initiatives frauduleuses et machiavéliques dans lesquelles le régime cherche à gagner du temps» et «dissimuler l'alternance cachée au sein des arcanes du pouvoir». Pour sa part, le représentant du Parti des travailleurs (PT), Djeloul Djoudi, a souligné «l'urgence de mettre en place une Assemblée nationale souveraine, chargée d'élaborer une nouvelle Constitution à même de prendre en charge les préoccupations des citoyens et l'instauration d'un Etat de droit consacrant toutes les libertés». Il a appelé, dans ce cadre, à «la libération de tous les détenus d'opinion, notamment la première responsable du PT Louiza Hanoune». La présidente du parti de l'Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, a estimé que la solution à la crise actuelle était «politique», d'où «la nécessité d'aller vers un dialogue regroupant l'ensemble des acteurs de la scène politique nationale, à travers des assises permettant de dégager une feuille de route de sortie de crise». Selon Mme Assoul, des «garanties d'apaisement» sont nécessaires de la part du Pouvoir. Quant au porte-parole du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mahmoud Rachedi, il a appelé à un dialogue national devant déboucher sur «l'élection d'une Assemblée constituante souveraine reflétant les aspirations populaires au changement, à la justice sociale et à l'équité». Le coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Gharas, estime nécessaire d'organiser « une rencontre nationale élargie à tous les partis, les associations, les syndicats et les personnalités pour un vrai dialogue». Me Noureddine Benissad, intervenant au nom de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), estime quant à lui que le pays vit «une situation inédite obligeant ainsi les partis, les associations, les organisations syndicales et les personnalités nationales à faire un grand travail de sensibilisation politique et de pédagogie pour parvenir justement à un Etat de droit consacrant toutes les libertés».