Dans l'allocution qu'il a prononcée hier matin au cercle national de l'armée à Beni Messous à l'occasion de la cérémonie qu'il a présidée de remise du prix de l'ANP pour la meilleure œuvre scientifique, culturelle et médiatique au titre de l'année 2019, le général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'armée a fait des développements sur la situation qui prévaut dans le pays qui lui ont permis de lever le voile sur la position de l'institution militaire sur les évolutions qui la caractérisent. Après avoir rappelé que depuis le début de la crise et en passant par toutes ses phases jusqu'à ce jour, le haut commandement de l'ANP « maintient une position constante et sincère envers la patrie et le peuple » consistant fondamentalement à prendre en considération les revendications du peuple et ses aspirations légitimes lors du processus consistant à trouver la solution constitutionnelle à cette crise, Gaïd Salah a exprimé le soutien de l'institution de l'armée à l'approche « raisonnable et sensée » contenue dans le dernier message du chef de l'Etat concernant l'effort à consentir afin de sortir le pays de sa crise actuelle. La nouveauté qu'a fait apparaître le chef d'état-major dans son allocution est que le haut commandement de l'armée a accueilli avec satisfaction également les « bonnes initiatives avec leurs contenus réalistes et raisonnables » qui ont émané d'une partie de la classe politique et des organisations et associations de la société civile prônant elle aussi l'adoption de la voie du dialogue « serein et constructif » en vue de l'organisation de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais. Mais si satisfaction il y a eu chez le haut commandement de l'armée pour ce positionnement d'un pan de l'échiquier politique et de la société civile, l'on ne sait s'il va accéder aux conditions posées comme préalables à satisfaire par les promoteurs de ces « initiatives réalistes et raisonnables » pour qu'il y ait ouverture du dialogue entre eux et le pouvoir. Gaïd Salah est resté muet sur le sujet alors qu'il sait qu'une grande partie de l'opinion publique approuve les conditions posées par les segments de la classe politique et de la société civile disposés à privilégier la voie du dialogue, mais est en attente de la part du pouvoir de fait qu'il incarne des gestes à même de lever l'obstacle qu'érige son refus affiché jusqu'alors de les satisfaire. Bien qu'il a insisté sur la nécessité d'organiser au plus vite le dialogue national autour du processus et mécanismes permettant la tenue d'une élection présidentielle propre et honnête, Gaïd Salah semble sur le plan des assurances à donner quelque peu indécis sinon avoir été « froissé » qu'on les lui demande.