Le P-DG de Sonelgaz Chahar Boulakhras a affirmé, hier mercredi, qu'il n'y aura pas de délestage cet été, en dépit des températures caniculaires enregistrées depuis le début du mois de juillet. Il a expliqué, à la radio nationale, que les fortes demandes d'énergie électrique, durant ces derniers jours, ont enregistré un «pic» de consommation qui a atteint, à 14h05, le 7 juillet dernier, 15.133 MW. «Les investissements réalisés, ces dernières années et depuis 2012-2013, à travers différents plans, ont permis d'assurer sans problème, la satisfaction de la demande », a-t-il souligné, ajoutant que «nous avons passé ce pic avec une bonne réserve de production». Selon lui, les coupures d'électricité enregistrées «sont des coupures basse tension dans des quartiers, et les équipes de Sonelgaz sont mobilisées pour les interventions.» «Chaque été, il y a un dispositif mis en place pour procéder aux différents dépannages suites à des incidents, des travaux sur le réseau, et parfois dans des périodes particulières, caniculaires. Ce sont des actions suivies et des analyses sont effectuées pour localiser ces foyers de coupures récurrents pour les résoudre et répondre à la demande », explique le P-DG de Sonelgaz, qui précise que durant cet été, «il n'y aura pas de délestage dû à un manque de production. Le pays est à l'abri en termes de production, compte tenu du développement des infrastructures énergétiques. On compte presque 20.000 MW pour un «pic» de 15.000 MW, nous avons une infrastructure de transport et de distribution qui dépasse les 360.000 km pour l'électricité et un réseau gaz de 122.000 km», souligne M. Boulakhras, qui précise que «nous continuons à assurer un progrès pour développer le réseau algérien, qui devient de plus en plus complexe.» Sur le volet Energies renouvelables, il a assuré que «le secteur travaille sur un nouveau modèle de consommation axé sur les Energies renouvelables. Nous voulons réduire la consommation de gaz, également, et exploiter l'Energie renouvelable à travers ses différentes filiales». Sur l'exploitation de l'Energie nucléaire pour la production d'électricité, il a expliqué que Sonelgaz réfléchit sur comment exploiter les 15 MW que peut fournir le réacteur d'Ain Oussera, annonçant s'être rendu sur place, ces derniers jours, avec le ministre de l'Energie pour «voir comment s'engager vers l'électronucléaire. On compte installer un noyau pour mettre un jalon pour cette énergie». Enfin, pour clore ce chapitre, il a relevé l'importance de «l'efficacité énergétique pour assurer une bonne transition énergétique.» Sur le plan financier, «Sonelgaz connaît des difficultés, et les pouvoirs publics sont sensibles sur cette question. Des solutions ont été mises en place pour poursuivre les investissements en dépit des difficultés financières», explique le P-DG du groupe, selon qui «il y a en parallèle d'autres alternatives pour le financement du groupe, dont un endettement extérieur avec les conditions les plus avantageuses et les moins contraignantes possible.» M. Boulakhras a confirmé le recours de Sonelgaz à l'endettement externe, soulignant que «nous allons recourir à un emprunt international. Nous examinons une stratégie financière par rapport à l'endettement externe sur trois ou quatre options pour disposer de ressources et poursuivre le programme de développement futur avec les conditions les moins contraignantes.» «Pour le moment, se hâte-t-il de préciser, on a recours à nos propres ressources», avant de relever qu'«il y a des produits très intéressants sur le marché international, et c'est le moment d'en profiter.» Le P-DG de Sonelgaz a, par ailleurs, expliqué qu'il n'y aura pas de nouvelle tarification de l'électricité. «Ce n'est pas mis sur la table, ce n'est pas à l'ordre du jour. Pas dans l'immédiat», précise t-il. Fin décembre dernier, son prédécesseur Mohamed Arkab avait affirmé que la tarification de la consommation de l'électricité et du gaz est «problématique», et « ne couvre pas le coût de revient de Sonelgaz», avant de préconiser qu'«il faut trouver la solution, car la tarification de la production d'énergie électrique se fait à partir de 99% de gaz naturel, prélevé des gisements de Sonatrach, qui n'applique pas à Sonelgaz le prix réel du gaz, et le prix du kilowatt/heure ne couvre pas les frais de Sonatrach.» Le dossier des investissements, à l'orée 2025, sera, par ailleurs «examiné prochainement en Conseil interministériel pour continuer à satisfaire la demande dans de bonnes conditions, notamment sur le plan transport», a indiqué le P-DG de Sonelgaz. Ce programme porte sur un scénario de demande en énergie électrique avec un «pic» de 32.000 MW, à l'horizon 2030.