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Le Hirak... En un combat douteux (1) (2ème partie)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 07 - 2019

Pour toutes ses raisons dans le choix de ses leaders, le «mouvement du 22 février» devra tenir compte de la confiance qu'il placera en eux ; il devra aussi se garder de les magnifier s'il n'est pas en mesure d'assurer leur protection - car les tenants du statut quo n'en feraient qu'une bouchée et les manières ne manquent pas. A l'ombre du système rien ne saurait émerger!
Le plan «Syriana Hirak Sicario»
Depuis le 22 février 2019 le peuple mène un combat acharné contre la «bande». Mais les pontes de la nomenklatura et des oligarques, constituant dorénavant le véritable régime, sèment l'ivraie partout. Désignés par « les fils de... » (12) Installés dans des postes de commande destinés à plus méritoire, ils détiennent tous les pouvoirs : l'armée, la diplomatie, l'administration... Ceux versés dans le monde du business (celui des pots-de-vin, « chkara », de l'import-import, des start-up de façade) ne sont pas en reste. Ces « néo-colons » (13) squattent outrecuidamment l'espace public. Ils transfèrent le fruit de leur rapine à l'étranger où ils se projettent « là-bas chez eux ». À la différence des colons européens qui, eux, tiraient les richesses des entrailles de la terre au moyen de la sueur des indigènes et renflouaient le Trésor de la métropole, cette engeance puise, tout bonnement, dans la manne pétrolière en confisquant la part de la rente des laissés-pour-compte. Catalogués « gang », ces magnats de la rente (14) ont toujours rogné ce que le système concédait aux populations, à contrecœur et forcé par la crainte de « l'ingérence » des ONG enquiquinantes dans sa doctrine assise sur la mystification et l'intimidation. C'est toujours un petit morceau de pain au lieu d'une baguette, un peu d'eau dans un verre jamais rempli, le coin sombre dans un abri précaire, des bouffées d'air presque sans oxygène, la miette d'une once de liberté, le filet d'un souffle de respiration, une partie de partie d'une ... partie de partie... C'est de cette manière qu'ils ont amassé leurs fortunes colossales, en volant le petit peuple. Ainsi, même « recyclés » au sein du FCE (patronat algérien dominé par les oligarques rentiers) qu'accompagne le Medef (syndicat patronal de l'Etat français) (15), ils restent les Tayeb Dhib (16), supplétifs de la cinquième République. « L'affaire des 701 kg de cocaïne » renseigne sur le créneau commercial que cette caste compte investir pour vampiriser la « racaille » né de son fait. Quand le foin manque au râtelier les ânes se battent, dit le proverbe français (la rente devient de plus en plus maigre à cause des camorras qui gonflent et leurs besoins avec et à cause de l'assèchement des devises). Ainsi « Sicario » n'est pas une vue de l'esprit et ceci doit de toute évidence, urgemment interpeller la société civile, son élite vraie : sociologues, juristes, journalistes, personnel soignant, éducateurs, artistes... L'existence houleuse, le conditionnement pavlovien qui vide la tête de ses cryptes et la renvoie à l'aquoibonisme soporifique sont le terreau favorable à cette aventure effroyable. Ceci d'ailleurs atteste de l'idéologie massacreuse dont sont abreuvés les fonctionnaires, magistrats, gestionnaires, techniciens... chargés de la répandre. Car pour ne pas émousser leur zèle de la bougnoulisation (de Gaulle), des « stages de perfectionnement » sont toujours programmés dans l'Hexagone. Pour les françalgériens (à ne pas confondre avec les franco-algériens qui ont la double nationalité française et algérienne) les plus affiliés, ces séjours constituent, on s'en doute bien, des ressourcements destinés à fouetter leur colonialité. Le virus du tournis hautement contagieux dont ils sont porteurs et qu'ils sont astreints à propager aux indigènes restés jusque-là indemnes est continuellement ravivé ! Ainsi la bureaucratie de « deuxième bureau » avec ses dédales kafkaïens, toujours de plus en plus absurdes, qui humilie le citoyen lambda et le pousse à la ‘harga' et aux plus stoïques, à s‘insurger rageusement, prouve que les nostalgiques de la colonisation veillent à l'application, à la lettre, du code honteux de l'indigénat, ce code servant à spolier l'Algérien de sa terre et ses richesses, de sa dignité d'homme libre (amazigh).
Sonatrach, sous tutelle de Total
Maintenant, certes le «hirak» traduit le ras le bol des mal-logés, des chômeurs, des laissés pour compte... le mal-être provoqué par le creusement des inégalités sociales. Seulement voilà, pour les observateurs, ce sont plutôt les difficultés financières entraînées par la baisse des recettes d'exportation des hydrocarbures, les probables raisons de sa survenue. Au prétexte de remédier à son déficit budgétaire, le régime avait d'abord sorti ses griffes et affiché son agressivité en gelant les salaires, en augmentant les prix de nombreux produits (l'essence...), en réduisant les importations... Tout cela dans le dessein inavoué (évidemment du système) de susciter l'exaspération du peuple. Puis toujours suivant sa « logique », il a eu recours à la planche à billets (l'inflation anéantit les petits salariés et les retraités).
Or cette conjoncture renvoie au malaise qui a précédé les émeutes d'Octobre 1988, suivi de l'annonce tonitruante de « réformes » prônées par le FMI (pour le prix payé de plus de 2 millions de travailleurs mis au chômage, pendant les années 1990 (18).
Avec l'assèchement des puits de pétrole, afin de pérenniser le système et préserver son office, ses gourous sont bien obligés de lui procurer d'autres ressources nécessaires à sa maintenance ; voilà pourquoi une fois la décrue de la manne financière constatée, les larbins étaient appelés à claironner que le pays possédait la troisième plus grande réserve au monde de gaz de schiste. Et c'est bien Total SA qui a expertisé le filon (19).
Ainsi le «sacrifice» d'Abdelaziz Bouteflika, le «Hirak», la chasse aux oligarques et les arrestations des caciques de la « bande »... ont pour finalité la cautérisation des plaies hémorragiques de Sonatrach, de plus en plus exsangue. La fermeture des chantiers gouffres d'argent, l'arrêt des importations - à l'exception des produits de l'Hexagone ... toute cette « chirurgie » sert à économiser pour sauver le système (après tout l'Etat, c'est Sonatrach ; toutes les institutions sont nourries à son sein), ce qui revient en fait à devoir ... transfuser Total, la société-mère. Et c'est Sonatrach, la filiale qui n'est plus publique (elle appartient aux néo-colons et à leurs protecteurs), qui met son gaz de schiste à la disposition du géant pétrogazier français pour que celui-ci puisse figurer parmi les « majors », les lobbies hégémoniques : le deal de l'axe Paris-Alger est on ne peut plus clair. Au-delà de la lutte des clans (dont évidemment l'enjeu demeure le contrôle de la rente) tout le bouleversement auquel nous assistons se prête davantage à une opération de subversion doublée d'un « chantage » à l'endroit des populations du Sud réfractaires (et des écologistes) pour les faire céder sur l'exploitation du gaz de schiste, plutôt qu'à une révolution (20). La sécurité et les intérêts des lobbies pétroliers sont prioritaires pour notre armée, disent nos politiques (21) ! Le pétrole nous fait vivre ! Pourtant les plus sceptiques crient que de même que De Gaulle alléguait barrer la voie au communisme en bombardant, au napalm, les hameaux des « fellagas », le système, moulé au régime de la cinquième république, lui, assure faire barrage aux ennemis de la mondialisation, de la globalisation, de l'antiaméricanisme, de l'anti-occidentalisme... au populisme et... au terrorisme -islamique. Le régime algérien et ses pontes s'affichent vigilants, efficaces et incontournables dans leur rôle de garants des intérêts de leurs « partenaires » commerciaux (Occident et Russie) - sur lesquels plane le fantôme de Tiguentourine - avertissent-ils en conséquence. C'est ainsi que les plus sceptiques expliquent pourquoi des manœuvres si fréquentes de l'ANP sont essentielles : la menace, elle est interne ! Elle émanerait de la bande.
Et ce «paradigme» ne daterait pas d'hier. Le véritable contenu du deal derrière l'intronisation d'Abdelaziz Bouteflika, en 1999, est magistralement brossé dans le film « Syriana », avertissent les cinéphiles. L'ultime « interview » de ce chef d'Etat, dégagé le 2 avril 2019, publiée par l'institution britannique ‘Oxford Business Group' renseigne sur les arguments que n'eut cesse de déployer le pouvoir fantoche pour assurer sa pérennité : le « partage du gâteau » (forum de Crans Montana 1999...). Même la Russie, qui dispose de ses propres ressources naturelles, ménage le système qui lui achète substantiellement de l'armement et donc ses intérêts sont les mêmes que ceux des pays occidentaux : pour les uns, le beurre, pour les autres l'argent du beurre. Malgré des centaines de milliards de dollars engrangés grâce à la vente des hydrocarbures, durant le règne du clan Bouteflika, aucune usine, aucun hôpital digne de ce nom n'ont vu le jour (22) ; seulement des chantiers bidouillés et toujours inachevés: des HLM (plutôt HBM), des ensembles de bâtiments pompeusement dénommées universités pour y confiner les jeunes jusqu'à leur dévitalisation...
A suivre
Notes
11. Enquête de Mohand Aziri intitulée : « frasques et prédation des enfants de la nomenklatura. La République des «fils de»...», El Watan du 28 et 29 juillet 2018.
12. Interview de Mme Khaoula Taleb el Ibrahimi : « nous sommes face à un pouvoir devenu colon... ». El Watan du 28 et 29 juillet 2018.
13. https://www.jeuneafrique.com/dossiers/algerie-classement-50-personnalites-plus-influentes/
14. 1- http://bourse-dz.com/economie-ces-conflits-dinteret-qui-ont-mene-des-ministres-au-gibet/. 2- « France-Algérie : des patrons sur leurs gardes », par Béatrice Mathieu, Le Dossier de l'Express.
15. Dans « L'opium et le Bâton » de Mouloud Mammeri, le personnage Tayeb Dhib distribue aux familles affamées une ration rognée ; une façon de les tenir en sujétion - censée rassurer l'oppresseur.
16. https://maghrebemergent.info/occidental-rachete-anadarko-et-total-devient-operateurs-majeurs-en-algerie/
17. La France, du temps de la collusion Chadli Bendjedid François Mitterrand, avait entièrement vidé nos caisses en nous fourguant les invendus de ses productions. Bizarrement c'est rebelote depuis les premiers signaux sur sa récession annoncée pour 2019. Et comme elle a toujours applaudi les turpitudes des responsables de la déprédation, que le «hirak» soit l'écho du « chahut des enfants d'Octobre 88 » devenus adultes, aux actions apparemment « réfléchis », ce n'est donc pas incertain !
18. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gaz_de_schiste_en_Alg%C3%A9rie
19. L'emprisonnement du Dr Fekhar jusqu'à sa mort, de même que le décès du sénateur Baba Ali sont à inscrire dans le registre des « disparitions des opposants » à la concession au privé de notre Sud. Voir l'article : « Guerre en Libye et sécurité des frontières. Des tribus du Sud veulent se constituer en force du renseignement». Ghania Oukazi, Le Quotidien d'Oran du 21-02-2016, rubrique Evènement
20. Abderrezak Makri à partir d'Oran : « L'armée est à In-Salah pour protéger Haliburton », le quotidien Liberté du 8 mars 2015.
21. https://blog.mondediplo.net/2013-05-08-Colere-des-Algeriens-et-des-Francais-apres-l
22. « Le voyage secret à Paris du Général Nezzar », par Louise Dimitrakis Mondafrique, 22 mai 2016.


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