Les étudiants maintiennent la pression et veulent, plus que jamais, imposer et accélérer le changement politique dans le pays, avec le départ de la «Issaba» (la bande). Hier pour le 24ème mardi de manifestations consécutives contre le pouvoir, les étudiants, qui se sont rassemblés comme d'habitude à la Place des Martyrs, ont marché ensuite vers la Grande Poste, où un imposant cordon de sécurité avait été déployé. Ailleurs dans le pays, les étudiants ont également manifesté dans plusieurs villes universitaires, maintenant une mobilisation avec de gros effectifs, la période actuelle des vacances étant propice aux rassemblements. Avant de s'ébranler vers la Grande Poste, la marche des étudiants à la Place des Martyrs avait été marquée par des interventions d'étudiants qui ont renouvelé leurs revendications et demandé au pouvoir actuel de partir. Ils ont également signifié qu'il n'y a pas de dialogue avec les bandes (makach hiwar avec el Issabat), ou ce slogan «les étudiants maintiennent leurs revendications, et récusent le pouvoir militaire» (Talaba Samidoun, lhokm eeelA3sker rafidoun». Ils ont également scandé «dawla madanya, machi a3skarya» (état civil et non militaire). Les étudiants brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «les étudiants refusent la bande», ou «nos revendications sont politiques». Et puis, il y a eu ce nouveau slogan des étudiants et des «hirakistes», celui de la désobéissance civile. «Rahou jay, rahou jay, el Issiane el madani», scandaient-ils, certains manifestants soulignant que «la désobéissance civile reste une éventualité à laquelle nous envisageons de recourir». A Alger, plusieurs dizaines d'étudiants ont entamé leur marche de la Place des Martyrs et se dirigeant vers le centre-ville. Comme d'habitude, la marche s'est ébranlée de la Place des Martyrs et a parcouru les différentes artères du centre ville, en passant par la rue Bab Azzoun, le square Sofia, la rue Abane Ramdane pour aller ensuite se rassembler à la Grande Poste. Aux étudiants se sont mêlés, par ailleurs, des badauds et d'autres manifestants, mais les marches se sont déroulées dans le calme. A la Grande Poste comme à la Place des Martyrs, les policiers avaient été déployés en grand nombre, mais sans toutefois intervenir, canalisant les manifestants qui se sont ensuite dispersés dans le calme, promettant de revenir la semaine prochaine.