A l'unisson d'une opinion publique inquiète, à juste titre, de la montée des tensions devenue palpable dans le pays ces derniers jours qui ont vu le pouvoir et un pôle de l'opposition s'ancrer dans leur détermination respective de ne rien se concéder. Le parti Jil Djadid de Soufiane Djilali a fait part de la sienne dans le communiqué sanctionnant samedi les travaux de son Conseil national. Ce parti attribue la montée des tensions à «la confrontation des volontés qui échauffe les esprits» et aux voix qui s'élèvent de toutes parts pour prôner la radicalité, excluant parfois la sagesse». En faisant ce constat, Jil Djadid ne s'est pas essayé à renvoyer dos à dos les parties dont les déclarations et les agissements alimentent et entretiennent l'inquiétante montée des tensions. En effet, le parti de Soufiane Djilali impute sans ambiguïté la responsabilité de la situation au pouvoir qui n'a pas voulu d'un vrai dialogue qui aurait pu aboutir à «une synthèse des propositions avancées par les différents partis politiques pour sortir de la crise». Ce qui fait considérer par ce parti que «malheureusement, au lieu d'agir en politique responsable face à un peuple légitimement en colère, le pouvoir à voulu régir une population sommée d'exécuter des ordres sans demander son reste». A ce pouvoir, le parti de Soufiane Djilali suggère qu'il est «encore possible de revenir à une ligne politique sereine et plus fructueuse pour tous» . Cela consisterait pour Jil Djajid à ce que ce pouvoir convient que l'élection présidentielle qu'il projette d'organiser et dont il a lancé à la hussarde le processus a «peu de chance d'entraîner l'enthousiasme populaire et compliquera la crise au lieu de la résoudre». Ce qui est façon pour le parti de Soufiane Djilali de faire comprendre au général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah qu'il est à côté de la plaque en misant sur l'adhésion populaire à sa feuille de route. Soufiane Djilali et Jil Jadid en appellent à la sagesse qui doit guider les comportements de tous les acteurs agissants de la crise. La sagesse, selon eux, consisterait à s'entendre pour nouer un véritable dialogue comme moyen d'éviter au pays des dérives douteuses dont certaines se dessinent déjà avec le durcissement par le pouvoir de sa gestion des évènements de la crise et de la répression des voix discordantes. La mise en garde et l'appel à la retenue lancés par Jil Jadid ont peu de chance d'avoir un impact sur les esprits de ceux à qui il les a adressés. Le pouvoir a engagé le processus électoral par lequel il escompte mettre fin à la crise en s'estimant, à tort ou à raison, soutenu sur cette voie par une majorité populaire. Il n'est nullement dans son intention de transiger sur la question. Ses opposants sont tout autant déterminés à ne rien lui concéder qui lui permettrait d'organiser sans tumulte et même confrontation d'atteindre son objectif qui pour eux consacrerait l'extinction des espoirs soulevés par la Révolution citoyenne du 22 février.