Le parti de Soufiane Djilali se dit "inquiet des symptômes de la dégradation avancée des institutions de la République". Le parti Jil Jadid estime que la crise qui secoue, ces jours-ci, l'Assemblée populaire nationale, la Chambre basse du Parlement, est annonciatrice d'une "fin chaotique" du système. "La confusion qui règne au sommet de l'Etat, les manœuvres politiciennes des partis et le désordre général qui s'installe dans la durée sont la manifestation d'une fin de règne chaotique", écrit, en effet, le parti de Soufiane Djilali dans un communiqué sanctionnant une réunion ordinaire de son conseil national, rendu public hier. Jil Jadid, qui se dit "inquiet des symptômes de la dégradation avancée des institutions de la République", considère que la crise que vit l'Assemblée populaire nationale (APN) n'est que la réplique de la "grave rupture constitutionnelle", conséquence de la "confiscation" des pouvoirs présidentiels par l'entourage du Président. Le parti de Soufiane Djilali appréhende, de ce fait, de probables prochaines secousses à d'autres niveaux. De l'avis du parti, le président Bouteflika, malade, serait otage de son entourage, à telle enseigne que même les partenaires étrangers sont "surpris et choqués par l'absence de compassion et de sens de la dignité face à l'instrumentalisation d'un homme dont les quelques rares apparitions publiques sont à l'évidence un calvaire pour lui et pour ses concitoyens". Le parti ajoute que "l'entêtement à maintenir cet homme à la tête de l'Etat relève tout simplement de troubles de la raison". Jil Jadid juge, par ailleurs, que l'option du cinquième mandat, prématurément réclamée par le clan présidentiel, incommoderait les soutiens étrangers du régime de Bouteflika. "Même les Etats qui ont soutenu directement le régime de Bouteflika prennent leurs distances, comprenant que l'obsession du 5e mandat mènera non seulement l'Algérie mais aussi toute la région vers un chaos dangereux, y compris pour la rive nord de la Méditerranée", croit savoir le parti de Soufiane Djilali, qui dénonce, au passage, la répression violente des manifestations populaires. Jil Jadid ne s'en prend pas moins, bizarrement, à la classe politique, y compris les partis de l'opposition, à laquelle il reproche un "silence complice" par rapport la répression des militants du mouvement Mouwatana. "À plusieurs reprises, les militants de Mouwatana ont été réprimés sans aucune mansuétude dans un quasi silence complice de la classe politique", s'indigne le parti Soufiane Djilali, acteur principal de ce mouvement dont les actions de rue sont systématiquement réprimées. Jil Jadid lance un appel à tous les Algériens pour "dépasser leurs clivages et se réunir autour d'objectifs partagés par tous", celui, dit-il, d'"aider le pouvoir à s'en aller pour enfin construire l'Etat de droit dont les fondements font l'unanimité". Jil Jadid ne manque pas l'occasion pour dénoncer les "prédateurs en action" qui empêchent tout investissement, national ou étranger, dans le pays. Dénonçant, en outre, la fuite des capitaux et l'affaissement de la confiance, Jil Jadid appréhende "une inflation et un chômage à deux chiffres dans un proche avenir". Farid Abdeladim