Comme précisé auparavant à plusieurs reprises dans ces mêmes colonnes, le classement de la Ligue 1 ne reflète pas entièrement la réalité, c'est-à-dire le niveau des équipes à cause des matches en retard. L'exemple le plus édifiant n'est autre que celui de l'ESS. Si la mise à jour venait à se réaliser, « l'Aigle noir » se retrouverait co-lanterne rouge avec le NAHD, à condition que l'USMBA, l'ASO et l'USMA remportent leurs rencontres en retard. A vrai dire, il faut remonter loin dans le temps pour retrouver une telle situation pour un club pourtant parmi les plus brillants du football algérien, avec un palmarès que beaucoup lui envient. Avec 7 points sur les 24 possibles, l'ESS a quasiment un parcours de relégable. Quelles sont les raisons de ce déclin ? Elles sont nombreuses et variées. D'abord, avec Hassan Hamar, ce club avait bénéficié d'une certaine stabilité, et le poste de président n'a trouvé preneur que récemment avec Fahd Halfaya qui a hérité d'un véritable « cadeau » empoisonné. Il a épongé les dettes et permis au club de démarrer, sans oublier le règlement du cas du joueur malgache Amada. Deuxième raison et non des moindres, le départ vers d'autres cieux des meilleurs éléments pour des raisons financières. Or, le recrutement estival est loin de faire encore l'unanimité, les joueurs arrivés cet été n'ayant pas apporté le plus escompté. Pire, leur niveau très moyen est l'une des causes des résultats catastrophiques actuels. Il faut dire aussi que la plupart des joueurs n'ont pas été payés depuis plusieurs mois, d'où leur manque de volonté. On a appris même que quelques éléments non titulaires ont été payés, ce qui a provoqué une fissure dans le vestiaire. Or, tout le monde connaît l'importance de ce qui se passe dans le vestiaire d'une équipe. Une équipe, on doit le souligner, sans entraîneur en chef depuis la démission de Madoui, l'intérim ayant été assuré par Fellahi, secondé par Belkhir et Abbassen, qui travaillaient dans des conditions laissant beaucoup à désirer. En effet, en dépit de leur bonne volonté et leur désir de freiner la chute de l'équipe, ces techniciens ont appris qu'ils allaient être « débarqués » dès l'arrivée d'un nouvel entraîneur en chef. C'est le Tunisien Nabil Kouki, ayant déjà drivé par le passé le CABBA, qui vient de prendre en main l'ESS. Pour sa part, le président Halfaya n'a pas mâché ses mots, en accusant une frange des supporters d'être des perturbateurs qui n'épargnent personne, ni Madoui malgré son élogieux palmarès, ni même le nouvel entraîneur Kouki, objet de critiques alors qu'il n'a même pas entamé son travail ! Alors, il est clair que ces conditions irritent au plus point le président Halfaya qui a déjà annoncé son départ à la fin de la saison ! En attendant, il a lancé un appel aux supporters, les invitant à soutenir le club dans ces moments délicats. Ce qui est certain, avec un effectif de niveau très moyen, et les multiples turbulences, l'ESS se trouve dans une spirale dangereuse dont les plus optimistes ne voient pas la fin. Enfin, il y a lieu de préciser que les conflits internes ont contribué à la chute de l'équipe qui ne visera désormais que le maintien. Dure, très dure sera sa mission.