Abdelmadjid Tebboune a présenté hier le slogan de sa campagne électorale et les grands axes de son programme qu'il a placé sous l'intitulé «Mes 54 engagements pour une nouvelle république». Tebboune qui rappelle qu'il est «candidat libre» l'a fait hier à l'hôtel El Djazaïr en présence de la presse nationale et internationale ainsi qu'un grand nombre de ses soutiens. Il l'a fait le jour même de la confirmation de sa candidature à la magistrature suprême par le Conseil constitutionnel. C'est sous le slogan «Pour le changement nous nous engageons et nous pouvons» qu'il s'apprête à mener sa campagne électorale pour les élections présidentielles du 12 décembre prochain. Campagne qui débutera, nous précise son staff, le 17 novembre prochain et s'achèvera le 9 décembre prochain. Le candidat se lancera à travers plusieurs régions du pays pour convaincre les citoyens de «sa capacité» à honorer «54 engagements pour une nouvelle république». 54 parce qu'a-t-il noté «on ne doit pas s'éloigner de l'esprit du 1er novembre 54». Engagements à travers lesquels il veut «disséquer et réformer tous les secteurs parce qu'ils doivent tous l'être », a-t-il dit. Il déclare d'ores et déjà qu'il ne refusera aucun soutien «pour peu qu'il s'inscrive dans le courant nationaliste». Il refusera cependant « ceux du courant étranger et ceux qui portent atteinte aux constantes nationales », a-t-il souligné hier. Dans la synthèse de son programme distribuée hier aux journalistes, Tebboune rappelle «la grave crise multidimensionnelle qui affecte notre pays, notre société et nos institutions», «les graves périls internes et externes auxquels est confronté le pays» et se dit par ailleurs «conscient de l'extraordinaire potentiel humain révélé par le hirak», ainsi que « le formidable élan populaire du 22 février» pour affirmer «je m'engage devant Dieu et devant le peuple à tout entreprendre si je suis élu à la magistrature suprême, pour réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le hirak pour un changement global et véritable(...).» Il promet «une constitution révisée et remaniée en profondeur, la refonte du dispositif d'organisation des élections (le code électoral), une refonte globale de l'Etat dans tous ses démembrements et des institutions de la République, la moralisation de la vie politique et publique, une refonte globale de la justice, une presse libre, la promotion d'une démocratie participative, une société civile libre, mise en œuvre d'un plan d'action jeunesse(...).» Il affirme opter pour «un nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l'économie de la connaissance(...).» Tebboune soulignera à ce sujet que «les dysfonctionnements sont clairs, je ne dis pas que la situation économique est catastrophique mais elle risque de l'être». Il affirme surtout qu' « il y a les moyens pour les corriger et je sais où trouver l'argent(...) si un de ceux qui ont volé restitue l'argent, le problème de la caisse de retraite ne sera plus posé». Au passage, il rendra hommage au chef de l'Etat, à l'armée et à la justice pour avoir mené une campagne générale contre la corruption et contre ceux qui l'ont pratiquée. Mais, soutient-il, «ceux qui sont encore dehors sont plus nombreux». Il dira en réponse à une question sur son respect des promesses contenues dans son programme que « je suis un homme qui a toujours tenu toutes ses promesses au niveau de tous les postes que j'ai occupés». Il estime en prime qu'une loi de finances doit prendre en considération « l'amélioration du pouvoir d'achat, la problématique de la dévaluation du dinar et les réserves de change». Il rappelle que «je suis spécialiste de la finance et de l'économie, il n'y a pas pire catastrophe que d'avoir des dépenses sans avoir en face des ressources comme ça a été le cas pour la planche à billets». Il s'engage, a-t-il dit, à « diminuer et même à supprimer définitivement les taxes des salaires ne dépassant pas les 30.000 DA, à défiscaliser les bas salaires, pour récupérer l'argent, je me retournerai vers ceux qui possèdent des avions ou des bateaux». Avant de terminer sa rencontre, Tebboune indiquera que « nous nous revendiquons novembriste et nationaliste, nous ne sommes pas populiste». Le candidat se dit prêt à aller en campagne électorale devant les citoyens d'un pays qu'il affirme «bien connaître». Sa première sortie, il la prévoit à Adrar et particulièrement à la zaouïa du cheikh Belkebir, «une contrée et un milieu qu'il connaît bien», disent ses proches.