Une partie des Algériens continue d'exprimer, à l'approche de la campagne électorale, son refus de la tenue des élections présidentielles programmées le 12 décembre prochain. Avec la même détermination et avec les mêmes convictions, des milliers de manifestants sont sortis dans la rue à Alger et à travers plusieurs villes du pays, en ce 39ème vendredi consécutif, pour dire «Non aux élections présidentielles sous la coupe des résidus du gang» , «Oui pour un Etat de droit» et «Non à une justice aux ordres» en évoquant la condamnation de manifestants à six mois de prison ferme, et ce, pour avoir brandi l'emblème amazigh. Sous une pluie battante, une foule importante arrivant de Bab El Oued a déferlé sur la rue Asselah Hocine, après la prière du vendredi, et les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place : «Honte à vous, libérez Bouregaâ et les détenus d'opinion», «Presse libre et justice indépendante», «Il n'y aura pas de vote, avant le départ de la bande». Sur des pancartes on pouvait lire, «Déjouez le testament de Bouteflika» , «Votez , c'est aller à l'encontre des intérêts du peuple», «On attend toujours l'application de l'article 07et 08». Les manifestants ont réclamé en outre la libération des «détenus d'opinion» et des «détenus politiques» à travers leurs pancartes et leurs slogans, «Libérez les otages» entonnaient des manifestants. D'autres ont brandi les portraits des détenus, entre autres celui de Lakhdar Bouregaâ, Karim Tabou, Samira Messousi et celui de l'étudiante Nour El Houda Yasmine. Les familles de SOS disparus ont encore une fois marqué leur présence, réclamant la vérité sur la disparation de leurs proches. Des mères portaient des portraits de leurs enfants disparus. Sur une pancarte brandie par un des membres de SOS disparus, il était écrit «Ensemble pour une commission de vérité sur les personnes disparues». Aucun incident n'a été signalé et la manifestation s'est déroulée dans une ambiance festive malgré le froid et la pluie. Les manifestants scandaient devant les policiers «Protégez-les et nous nous chargerons de les déloger».