Interrogé avant-hier lors de son passage dans une émission sportive sur l'affaire USMA-MCA, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, a, en quelque sorte, enfoncé le président de la LFP, Abdelkrim Medouar. Alors, la FAF a-t-elle autorisé la LFP à faire jouer des matchs de championnat pendant les dates FIFA ? Zetchi a répondu par l'affirmative mais, selon lui, «les clubs concernés devaient être d'accord pour jouer» aux dates proposées. «Pendant la réunion du Bureau fédéral à Ouargla, il a été décidé, suite à la demande des membres du bureau de ligue, d'alléger quelque peu le calendrier, de programmer des matches en retard pendant les dates FIFA, mais à deux conditions. La première était qu'aucun match en retard ne se joue en même temps que les matchs de l'EN. La deuxième condition était que les clubs concernés soient d'accord pour jouer aux dates qui allaient leur être fixées», a encore expliqué Zetchi. Ce qui signifie clairement que la LFP n'a pas pris en considération la deuxième condition et, encore plus, n'a pas respecté l'exception de la programmation des matches en retard pendant les dates FIFA, d'autant plus qu'il s'agissait d'une «autorisation exceptionnelle». En tenant compte de toutes ces données, la LFP s'est mise dans une situation confuse dans une affaire qui risque de prendre d'autres proportions. Quelle sera la solution pour Abdelkrim Medouar pour dénouer une affaire qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets ? Car le conflit oppose directement l'USMA à la LFP, le club usmiste ayant été lourdement sanctionné à cause d'une mauvaise interprétation des faits de la LFP. En outre, Zetchi estime que «l'USMA avait plusieurs joueurs en EN militaire, en plus de l'international libyen Ellafi, également retenu avec la sélection de son pays. Donc, le club était en droit de demander le report du match contre le MCA». Pourquoi donc l'USMA n'a pas été consultée avant la programmation du derby ? Voilà une question qui mérite une réponse. S'étant sentie lésée par cette lourde sanction, la direction de l'USMA a décidé de porter l'affaire devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) avec l'espoir de recouvrer ses droits. Le verdict du TAS dans cette affaire devait être rendu le 21 novembre dernier, avant d'être renvoyé à une date ultérieure. L'USMA a décidé de solliciter le TAS algérien comme une première étape avant le recours à la plus haute instance du football mondial. A présent, personne ne veut prendre une décision définitive. Lors de sa dernière audition par le TAS algérien, il semblerait, selon notre source, que les arguments avancés par l'avocate de la LFP n'ont pas été convaincants. Ce qui a poussé les avocats chargés du dossier d'exiger le procès-verbal de la réunion du BF tenue à Ouargla. Là, aussi, on vient d'apprendre que c'est un communiqué qui a été présenté et non pas le PV de ladite réunion du Bureau fédéral ! Aussi, l'USMA estime qu'elle est dans son droit de boycotter le derby, ce que le président de la FAF a clairement souligné avant-hier. L'argument est en relation avec la décision de l'instance que dirige Abdelkrim Medouar, de reporter le match retard PAC-USMBA, en raison de la convocation de Zograne avec les Verts et, de ce fait, le Paradou est en droit de refuser de jouer. Pour un même motif, la LFP a pris deux décisions contradictoires. «Nous allons nous appuyer sur ce report du match PAC-USMBA, car nous étions dans la même situation que le Paradou. La Ligue a commis une grossière erreur en maintenant le derby face au MCA », dira Mounir Debbichi, le secrétaire général de l'USMA. Quelle sera la réaction, ou plutôt les échappatoires, pour éviter un scandale qui se profile à l'horizon ?