Comme prévu, les deux protagonistes dans l'affaire du forfait de l'USMA face au MCA ont été reçus hier par le Tribunal arbitral d'Alger. L'USMA a été représentée par son avocat et son secrétaire général Debbichi, alors que la LFP (Ligue de football professionnel) a chargé une avocate pour défendre ses droits. Selon une source digne de foi, le juge du TAS d'Alger a entendu les deux parties en même temps. Chacune d'elle s'est défendue en s'appuyant sur des documents et d'autres règlements. La même source ajoute que l'USMA avait argué l'article 29 du règlement des championnats professionnels qui stipule que "le championnat de Ligue 1 s'arrête durant les dates FIFA et à chaque fois que l'équipe nationale des locaux dispute une rencontre internationale". Le représentant de l'USMA aurait même demandé au TAS d'Alger en sa qualité de juridiction de se procurer le fameux PV de la réunion du bureau fédéral de la FAF d'Ouargla où la fédération avait insisté sur la condition d'avoir au préalable l'accord des deux clubs et voir s'ils n'avaient pas des joueurs sélectionnés à cette période, comme c'est le cas de l'USMA. Cette condition est, selon une source digne de foi, inscrite noir sur blanc dans le PV de la réunion du bureau fédéral. Le juge a accepté la requête de l'USMA, ordonnant à la LFP de fournir avant jeudi ce document. Pour sa défense, la LFP a prétexté une autorisation exceptionnelle du bureau fédéral de la FAF, accordée lors de sa réunion du mois de septembre à Ouargla pour l'organisation des matches en retard du championnat durant les dates FIFA. La FAF avait annoncé en effet sur son site officiel avoir "autorisé, à titre exceptionnel, la LFP à programmer des matchs en retard de la Ligue 1 professionnelle lors de la prochaine date FIFA, mais en dehors des jours des rencontres de l'équipe nationale, soit jeudi 10 et mardi 15 octobre 2019, et ce en raison du fait que la LFP a enregistré 10 rencontres en retard à cause des matchs de nos clubs sur les plans continental et régional, et des différentes sélections nationales". Le TAS a toute latitude de réclamer ce genre de PV qui va élucider cette affaire. Reste à savoir si la FAF acceptera de mettre à la disposition du TAS ce fameux PV ou décidera-t-elle de faire obstruction à l'enquête ? Ce n'est pas tout, puisque le représentant de la LFP a tenté de faire comprendre au juge du TAS que l'USMA avait aussi refusé de jouer le match face au PAC, fixé samedi dernier. Mais les Usmistes se sont défendus en s'appuyant sur l'article 29 des règlements de la FIFA, puisque la date choisie par la LFP coïncide avec une date FIFA. Mieux encore, l'avocat du club algérois a fait comprendre au TAS que le cas PAC-USMBA est identique à celui de l'USMA. Malgré cela, la LFP, selon les Usmistes, a accepté de reporter cette rencontre en raison de la présence d'un international algérien, à savoir Adam Zorgane, en sélection algérienne. La FAF fera-t-elle obstruction à l'enquête ? Autrement dit, il s'agit d'un cas similaire, puisque le club algérois comptait un international en sélection libyenne. Par la suite, le juge du TAS d'Alger a fait savoir aux deux protagonistes qu'une décision sera prise bientôt pour trancher sur cette affaire. Selon une source digne de foi, le verdict sera connu la semaine prochaine. Pour rappel, la direction de l'USMA a eu recours au TAS pour faire valoir ses droits dans le cadre du forfait prononcé par la commission de discipline de la LFP, suite au refus des Usmistes de jouer le match contre le MCA en raison de l'absence de l'international libyen Mouaïd Ellafi, convoqué en équipe nationale libyenne. L'on se rappelle aussi que la CD de la LFP a décidé de déclarer match perdu par pénalité pour l'USMA et la défalcation de trois points. La commission de recours de la FAF quant à elle s'est déclarée "incompétente" pour traiter le recours de l'USMA en se basant sur l'article 97 du règlement du championnat 2019-2020, qui traite des procédures : "Les décisions de la commission de discipline de la LFP peuvent faire l'objet d'un appel auprès de la commission de recours de la FAF qui statue en dernier ressort, sauf pour les sanctions suivantes qui sont définitives et non susceptibles d'appel : une suspension égale ou inférieure à quatre matchs ; une sanction égale ou inférieure à deux matchs à huis clos ; une amende égale ou inférieure à cent mille dinars ; les sanctions ayant trait aux forfaits confirmés…" Autrement dit, dans le cas d'un forfait confirmé comme c'est le cas du derby algérois en l'occurrence, l'USMA ne pouvait pas saisir la commission de recours de la FAF.