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Elections présidentielles: Coups bas et tentatives de déstabilisation
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 11 - 2019

Les 5 candidats ont entamé depuis hier la deuxième semaine de leur campagne électorale sur fond de tentatives de déstabilisation de leurs staffs respectifs, les unes plus douteuses que les autres.
C'est le cas de Abdelmadjid Tebboune et de Azzedine Mihoubi qu'une grande partie de l'opinion publique mais aussi les trois autres candidats considèrent comme étant les cartes détenues par le pouvoir réel qu'est le chef d'état-major de l'armée pour jouer sur une élection truffée de zones d'ombre.
Une situation quelque peu burlesque quand on sait que les 5 candidats sont tous issus d'un même système qu'ils décrient aujourd'hui à tous les temps et à tous les modes. Système qui à un moment ou à un autre a laissé chacun d'entre eux en rade pour des motifs que le commun des mortels ignorera toujours même si de grandes supputations ont été construites tout autour, chacune selon «les sources» qui l'alimentent. La dernière bourrasque politico-militaro-judiciaire qui a soufflé sur la tête de Tebboune après l'incarcération mercredi dernier du richissime homme d'affaires Omar Alilet a laissé perplexes les observateurs les plus avertis. D'autant que des sources ont avancé que la mise en détention préventive du présumé devait se faire il y a quelque temps mais n'a eu lieu que la semaine dernière, en pleine campagne électorale.
Comme déjà écrit dans ces mêmes colonnes, beaucoup d'opportunistes ont tout de suite voulu recentrer leur position en réorientant leur soutien en faveur d'un autre candidat. D'autres canaux d'information pensent cependant que c'est un coup médiatique que les décideurs militaro-juridiques de l'heure ont provoqué pour débarrasser Tebboune de cette étiquette de « candidat du pouvoir » qui lui est collée.
La mise en détention provisoire d'Alilet donné comme son ami et son soutien, se veut, selon eux, un acte qui devait se produire pour démontrer l'impartialité de l'institution militaire et celle judiciaire vis-à-vis de tous les candidats.
Si une telle analyse se vérifie, elle montre -si besoin est- que quelle que soit sa nature et ceux qui l'incarnent, le pouvoir continuera de cultiver les intrigues pour préserver ses intérêts et atteindre ses objectifs et ce quels qu'en soient les conditions, les moyens et les méthodes. Les dégâts collatéraux ne sont jamais comptabilisés dans ce genre de lutte.
Pourtant, le candidat Tebboune a bien été ébranlé par ce qui s'est dit à propos de ses accointances avec Alilet à un moment capital de son cursus politique. Ceci, même si ses proches collaborateurs assurent que ses soutiens sont restés intacts et lui restent fidèles quelles qu'en soient les conséquences.
Dimanche dernier, c'était au tour du candidat Mihoubi de recevoir une tuile sur la tête lorsqu'il a été fait état par certains médias de scènes de rififi au niveau de son staff. L'on avance que le bras de fer a opposé son directeur de campagne et un membre de son staff qui voulait agir en sa faveur dans l'ombre mais qui a été débusqué. Ce qui n'est pas dit est qu'à chaque fois qu'il y a un scénario qui s'exécute sur la scène nationale, il y a indéniablement des acteurs qui sont connus pour être des disciples de l'Etat profond. La pure coïncidence ou le hasard à cet effet relèveraient de la naïveté.
Le candidat Mihoubi doit certainement en savoir plus sur ce qui le guette comme tentative de déstabilisation même si l'on pense qu'il reste confiant tant son staff se constitue essentiellement de personnes qui ont été foncièrement contre Ahmed Ouyahia alors secrétaire général du RND. Au-delà du fait que des analystes jugent cette mutation de rôle comme étant une arme qui pourrait lui être à double tranchant, le candidat approuve le fait que ce sont en général de hauts cadres de surcroît membres fondateurs du RND mais qui en ont été exclus depuis qu'ils ont déclaré la guerre à Ouyahia.
Mis à part tout au plus deux d'entre eux, tous ont décidé de soutenir Mihoubi et de mobiliser tous leurs compagnons dans la dissidence nationaux et locaux pour mener à bien sa campagne électorale. Ceci étant, ils auront tout à gagner même si le candidat n'emportera pas la présidentielle. En effet, ils auront eu le temps nécessaire pour reprendre en main le parti et préparer le congrès qui confirmera en principe Mihoubi comme son secrétaire général à part entière et qui leur permettra surtout de reconstituer son bureau politique et son conseil national sur la base de critères qu'ils ont toujours défendus.
Encore plusieurs jours pour que la campagne électorale atteigne sa fin. D'autres coups bas pourraient se produire pour braquer l'opinion publique sur ce qui pourrait ne pas être l'essentiel d'un scrutin controversé. Une aubaine pour qu'au-delà des mers, des députés européens se braquent sur l'Algérie pour lui trouver des atteintes aux droits de l'Homme et tournent le dos à la Palestine occupée où Israël tue en toute impunité.


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