Une ambiance des plus morbides où le sarcasme a régné, l'après-midi du dimanche, sur la rue Melinnette à proximité de la place Carnot, sise dans la localité de Paradis Plage. En effet, des dizaines de personnes ont barré cette rue à la circulation automobile à l'aide de différents objets hétéroclites et ce, pour tenter d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur leurs conditions de vie dans un regroupement de constructions illicites érigé en contrebas de ladite localité. Il s'agit en fait de ces familles dont les masures, construites pour la plupart à même le sable, ont été inondées par les vagues lors des dernières intempéries. Les forces de la nature ont ainsi mis à nu la politique de l'autruche, qui préfère faire le paon dans les poulaillers, sans se soucier des sordides conséquences du laisser-faire. Les manifestants, des occupants d'un bidonville qui ne cesse de grossir au point de grignoter le sable de la plage des localités de Paradis et de Claire Fontaine, à la faveur d'un état d'inertie des uns et des autres. Un absurde enduit de dérision, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Les manifestants ont évidement revendiqué leur relogement en évitant de faire allusion à la complaisance, qui a, toute honte bue, grandement contribué à la naissance du piètre regroupement de masures hideuses, leur lieu de résidence. Vraisemblablement, ces laissés-pour-compte ont décidé de tronquer leur piètre situation sociale pour se reconvertir en contrevenant et ce, en construisant illicitement des habitations à quelques mètres du rivage, faute d'assiette disponible, ou parce que adorant être bercés par le ressac des vagues. Claquant comme un cinglant fouet, l'effet boomerang s'est retourné sur son expéditeur, en l'occurrence l'insouciant, fidèle compagnon du complaisant. Le laisser-faire, qui a pour fâcheuse habitude de toujours regarder le doigt montrant la lune, a simulé, lors des inondations de ces habitations illicites, un grand étonnement en criant à la catastrophe naturelle et au complot et ce, devant les regards ennuyés des goélands aux pattes d'un blanc douteux comme les socquettes portées par l'autruche. Beaucoup plus à plaindre qu'à blâmer, les occupants du bidonville en question, ont, en réalité, exploité l'état d'hibernation dans lequel étaient plongés les uns et les autres, pour construire nuitamment, à l'aide de parpaings et de la tôle ondulée, leurs habitations sommaires, sur le sable dans nombre de cas. Ce qui était à prévoir arriva au pas de course et les vagues déchainées ont rapidement inondé ces masures, provoquant, fort heureusement, plus de peur que de mal chez leurs occupants. Un spectacle sordide de meubles et autres biens flottant sur l'eau et des personnes au bord de l'hystérie poussant des cris et courant dans tous les sens sous les fortes averses, accompagnées de rafales de vent lors de cette piètre soirée mémorable. Le désarroi s'est également laissé lire cette nuit-là sur les visages des familles tentant de survivre dans des conditions épouvantables, ayant élu domicile dans des habitations rudimentaires constituant l'immense bidonville, s'étendant sur la partie basse des localités de Claire Fontaine et de Paradis Plage, sur le territoire du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck. Selon le constat, les averses ont, en effet, également provoqué des inondations dans nombre de ces masures, situées dans cette zone lamentablement exposée à la furie des vagues. Ces familles sinistrées ont passé, elles aussi, une nuit blanche, de crainte que leurs masures ne s'effondrent sur leur tête pendant leur sommeil. Selon des sources concordantes, des effondrements et des inondations ont été signalés dans ce bidonville, qui longe la façade maritime desdites localités. Les abords immédiats de ce regroupement de constructions illicites se sont carrément transformés en de véritables marécages. Du pain de seigle, dur sous la dent, pèse lourd sur la balance de la conscience des chargés du volet de relogement et des enquêtes de ménages pour la confection des fameuses listes de bénéficiaires, rêve ou cauchemar, selon le cas échéant, des familles sinistrées.