Les forces de la nature ont une fois de plus mis en échec l'absurde comportement de l'autruche. Une ridiculisation divine, qui a eu pour cadre une plage de la localité de Paradis, a fait le buzz sur les réseaux sociaux au lendemain des dernières intempéries. Las d'attendre vraisemblablement, des laissés-pour-compte ont décidé de tronquer leur piètre situation sociale pour se reconvertir en contrevenants et ce, en construisant des masures à quelques mètres du rivage. Tel un claquement de fouet cinglant, l'effet boomerang s'est retourné sur son expéditeur, en l'occurrence l'indifférent, fidèle compagnon du complaisant. Le laisser-faire, qui a pour fâcheuse habitude de toujours regarder le doigt montrant la lune, a simulé l'étonnement en criant à la catastrophe naturelle et ce, devant les regards ennuyés des mouettes, planant au dessus des décombres d'un regroupement d'habitations illicites érigées à même le sable pour la plupart. Les contrevenants, beaucoup plus à plaindre qu'à blâmer, ont exploité l'état comateux dans lequel étaient plongés les uns et les autres pour construire nuitamment, à l'aide de parpaings et de la tôle ondulée, leurs habitations sommaires sur la plage. Les vagues déchainées ont carrément inondé ces masures, provoquant, fort heureusement, plus de peur que de mal chez leurs occupants. Un spectacle sordide de meubles et autres biens emportés par la mer et des personnes poussant des cris et courant, pieds dans l'eau, dans tous les sens sous les fortes averses, accompagnées de rafales. L'intervention de la Protection civile et de la police, alertées par des riverains de Paradis Plage, a permis de parer à toute fâcheuse éventualité. Un élan de solidarité, qui a consisté à porter aide et assistance aux familles sinistrées, par des riverains, mérite aussi d'être signalé. Notons dans cette optique que le phénomène de la bidonvilisation a pris des proportions démesurées ces dernières années dans la contrée d'Aïn El Turck, et s'étend insidieusement, au vu et au su de tout un chacun, sur les plages de cette daïra, jusqu'à obstruer la façade maritime. Selon des sources concordantes, de véritables réseaux se sont constitués depuis et ce, pour imposer leur diktat en vantant la complaisance afin de fourguer des baraques dans des bidonvilles et/ou des lopins de terre destinés à la construction de masures, une activité illicite, assez fructueuse, semble-t-il. Nos interlocuteurs ont fait remarquer à ce propos au Quotidien d'Oran que « des personnes au louche acabit, suspectées de s'adonner à ce genre de trafic, occupent des baraques à l'intérieur même des bidonvilles. Les forces de sécurité ont d'ailleurs, à plusieurs reprises, opéré des interventions dans ces lieux pour procéder à des arrestations, plus particulièrement pour commercialisation de drogue », avant de renchérir «Nous ne sommes pas contre les quelques familles sinistrées, victimes d'un malheureux concours de circonstances, qui ont atterri faute de mieux dans ces bidonvilles, mais contre le climat malsain engendré par des délinquants qui y ont également élu domicile. Nous assistons souvent à des rixes avec armes blanches entre ces indus occupants de ce regroupement de baraques ». Des remarques similaires ont été également formulées par des riverains de la localité de Claire Fontaine, sur le territoire de la commune d'Aïn El Turck, qui s'étend sur une zone surplombant la plage baptisée du même nom. L'autre transgression liée à la bidonvilisation des plages de cette contrée a aussi pris une ampleur incontrôlable, au vu du constat établi sur le terrain et, comble de l'ironie, ne semble à priori plus émouvoir quiconque. Un phénomène dans un phénomène.