Décidément, le football algérien n'est pas encore sorti de l'auberge ! Après la violence et les agressions envers les arbitres et les équipes visiteuses, voilà que les clubs de la Ligue 2 professionnelle ont décidé de boycotter la 20e journée du championnat, prévue aujourd'hui, en raison de la crise financière de la majorité des clubs de cette division. Une réunion s'est tenue en présence de quatorze clubs de Ligue 2, élargie à la présence de sept responsables de clubs de Ligue 1 et au cours de laquelle il a été décidé de boycotter la journée d'aujourd'hui, et ce pour « sensibiliser les pouvoirs publics sur la gravité de la situation », nous a-t-on dit. Lors de cette séance de travail, les présents ont pris la décision de remettre les licences des joueurs à Mourad Lahlou (porte-parole du NAHD). «Nous avons été reçus par le secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports qui nous a promis que nos revendications seront prises en compte. J'estime que le système de financement des clubs professionnels n'est pas équitable. Les 14 clubs de Ligue 2 m'ont remis leurs licences, preuve de leur bonne foi de boycotter la journée pour éviter toute équivoque. Nous avons eu l'accord définitif de pratiquement tous les clubs, à l'exception de la JSMS dont les dirigeants sont toujours hésitants», nous a avoué Mourad Lahlou hier dans la matinée. La riposte de Medouar Abdelkrim, président de la LFP, ne s'est pas fait attendre, et la ligue de football professionnel a décidé de maintenir la programmation de cette journée à sa date initiale. Cette décision a été prise «après que les principales revendications des clubs ont été prises en considération par les pouvoirs publics en association avec la FAF et la LFP», affirme la même source. Ce point a été par ailleurs abordé jeudi lors de la réunion du Bureau fédéral de la FAF qui avait refusé, lui aussi, de reporter cette journée, en dépit des menaces des clubs, souligne la LFP. Réaction de Mourad Lahlou : «La FAF et la LFP sont en train de forcer les clubs à jouer sans pour autant trouver des solutions pour résoudre les problèmes des clubs. Jusqu'à l'heure où je vous parle, la décision du boycott est maintenue, plus que ça je ne peux rien vous dire». Invité à la Chaine 1 de la radio nationale pour éclairer l'opinion publique sur cette affaire, Abdelkrim Medouar a, de nouveau, employé un langage politique qui risque d'entrainer un conflit avec les clubs. «D'abord, ce n'est pas la première fois que ces clubs menacent de recourir au boycott. La plupart d'entre eux sont assistés financièrement par le budget de la LFP. Ces mêmes clubs ont été reçus par le secrétaire général du MJS qui leur a promis que leurs revendications seront prises en charge d'ici mercredi prochain. Il y a un nouvel Etat et de nouveaux ministres, donc je pense que c'est une question de temps. Pourquoi alors cette menace de boycott ? », s'est-il demandé. Pour forcer les clubs à jouer et éviter la mascarade qui pourrait lui être préjudiciable à lui et à son instance, le président de la LFP et ses proches collaborateurs ont décidé de remettre des duplicatas de licences pour prendre part aux matches pour contrer-carrer l'idée de remettre les licences remises à Mourad Lahlou. Lors de cette entrevue, Abdelkrim Medouar a, comme à son habitude, employé un langage qualifié de «trompeur» par certains présidents de clubs. «Si les clubs ne se présentent pas le jour du match, il y aura des sanctions comme le stipule le règlement. Nous ne pouvons pas cautionner ce genre d'actions qui, au contraire, ne peut que compliquer davantage la situation», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Pourquoi remettre les licences à Mourad Lahlou alors que le NAHD jouera aujourd'hui normalement son match ? Certains représentants de clubs ne sont là que pour tromper l'opinion publique par leurs interventions à travers les différents organes de presse», conclura t-il. Un bras de fer est engagé entre le président de la LFLP et la majorité des clubs qui l'ont propulsé à ce poste. Selon notre source, certains présidents ont commencé à bouger pour débattre la procédure de retrait de confiance. Mais, Abdelkrim Medouar, affûté à ce genre de situations, aurait, lui aussi, selon notre source, utilisé certains présidents qui lui sont proches pour faire échouer cette manœuvre. En attendant, c'est le football algérien qui prend un sacré coup, dans le mauvais sens malheureusement.