Le coronavirus semble, à priori, avoir réussi dans un contexte légendaire où la lutte contre l'émigration clandestine et les campagnes de sensibilisation, relayées par les mosquées, ont regrettablement échoué. En effet, selon des sources concordantes, depuis l'apparition de la pandémie, les organisateurs des traversées clandestines et les passeurs ont tout simplement opté pour le confinement dans toute l'acceptation du terme. D'aucuns s'accordent à dire « qu'il ne serait pas malin de débarquer finalement dans un pays frappé de plein fouet par le coronavirus et ce, après une traversée clandestine dangereusement houleuse dans tous les sens du terme ». Des témoignages similaires ont été formulés par certaines personnes bien au fait des agissements frauduleux, liés à cette infraction, au palmarès lugubre, qui a fait le buzz sur la toile les derniers mois précédant l'apparition du coronavirus. Désormais et contrairement aux années écoulées à la même période, l'ambiance sur les plages en ce début de saison printanière est uniquement animée par les adeptes de la pêche artisanale et ceux, en famille où en groupe d'amis, en quête de moments d'évasion loin de la pollution. Les boat people à la peinture écaillée, décolorée par la pluie, le soleil et le vent, ne semblent plus près de lever l'ancre. Les plages de la contrée d'Aïn El Turck ont ainsi retrouvé leur originalité d'antan. Selon les mêmes sources, les ardeurs des plus imperturbables candidats à l'émigration clandestine, qui ne se bousculent plus pour tenter la folle traversée, ont commencé à s'estomper dès les premiers jours de l'annonce de la pandémie avant de se calmer complètement. Toujours est-il que cette exception qui confirme la règle a annihilé, fort heureusement pour le moment, les drames de la mer, qui ont endeuillé des dizaines de familles dans cette contrée à l'instar des autres régions du pays.