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Le COVID-19 impose son rythme à l'économie mondiale
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 03 - 2020

Il se trouve justement que la vitesse de propagation de ce virus est inversement proportionnelle à celle du rythme économique. Plus cette épidémie avance dans l'espace et dans le temps, plus l'activité économique recule.
Aujourd'hui à l'heure où nous écrivons plus de 372000 personnes ont été touché par ce virus dans le monde qui a fait plus de 16000 décès selon une source fiable Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. Le problème c'est que tout au début, les nations ont mal appréhendé voire apprécié la gravité de la situation pour la réduire chacun en ce qui le concerne à ses frontières en fonction souvent de ses calculs géostratégiques alors qu'une personne de nationalité chinoise a été touchée pour que le monde soit ébranlé de la sorte. Ceux qui parlent de guerre n'ont pas tort car le virus avance avec sa couronne en empereur pour conquérir un monde désarmé et contraint au repli. La mondialisation a fui ses responsabilités sociales pour que prés d' 1 milliard de personnes sur une population de 7, 7 milliards d'habitants dans la planète des 35 pays sur les 193 reconnus par l'ONU soit confinés pour espérer ainsi créer un rempart à la propagation parfois sans grande conviction car le coronavirus progresse de jour en jour et poursuit ses ravages. Ce qui est admis aujourd'hui par tout le monde est cette prise de conscience que tous les calculs politiques et politiciens faits par les différents acteurs de cette mondialisation pour que chacun arrose son protagoniste économique, le coronavirus les arrosera tous rassemblés dans le même panier. On apprend par exemple aujourd'hui que pas mal de voix se sont levées pour demander aux Etats Unis de lever les sanctions contre l'Iran qui semble être très touché ces derniers jours. Un pays où le désastre sanitaire se double d'une catastrophe géopolitique. Il est le troisième pays le plus touché au monde, après la Chine et l'Italie, avec un millier de morts et une épidémie qui ne faiblit pas. Le régime iranien a d'abord caché la gravité de la situation, car l'épicentre de l'épidémie se situe à Qom, ville sainte des chiites. Il a fini par bouger, et a ordonné la fermeture des sites de pèlerinage pour éviter les rassemblements, mais des vidéos récentes montrent des foules en colère qui tentent de forcer les lourdes portes de ces lieux. Un manifestant déclare que ce site n'a jamais fermé en quatorze siècles, et dénonce une hérésie.
En raison de cette crise sanitaire, l'Iran a libéré 85 000 prisonniers, dont une détenue irano-britannique, Nazanin Ratcliffe. Plus de 16169 cas avec 988 décès ont été recensés par l'organisation mondiale de la sante (OMS). Pendant ce temps Donald Trump se préoccupe de profiter d'un pétrole moins cher pour compléter ses réserves stratégiques et faire profiter son électorat d'un carburant bon marché.
1- la rentabilité des gisements pétroliers se posera tôt ou tard à ce rythme.
Aujourd'hui, si ces calculs restent le seul souci des uns et des autres, c'est parce que le niveau des prix du baril du pétrole qui font un yoyo dans la fourchette de 25 à 30 dollars le baril, n'affecte pas leur seuil de rentabilité (break even point) qui se situera pour un prix compris dans une fourchette entre10 à 15 dollars pour la plus part des pays producteurs africains dont l'Algérie et 2,5 et 7 dollars pour ceux du Moyen Orient, une vingtaine de dollars pour la Russie. Quant aux producteurs de schiste américains, ils y sont déjà bien avant dans une faillite en cascade à cause d'un manque de liquidité pour forer plus de puits et rembourser les dettes. Leur cas, désormais, rentre dans le cadre d'une stratégie de domination de l'Etat fédéral américain qui continue à les booster pour suivre son élan de premier producteur du monde. Il se trouve que ce n'est pas avec facilité que Donald Trump envisage de soutenir les producteurs de gaz de schiste car il trouve une résistance farouche de l'opposition démocrate qui lui reproche de s'intéresser d'avantage aux entreprises au détriment de l'intérêt général des Américains. Son attitude égoïste sous le couvert de l'Amérique d'abord » l'écarte de son devoir international vis-à-vis de cette pandémie qui prend de plus en plus d'ampleur. Le 10 mars dernier le Washington Post a fait savoir que l'administration Trump a réclamé une aide substantielle pour soutenir les entreprises de pétrole et de gaz de schiste frappées par la chute des prix du pétrole et la récession liée au coronavirus. En plus du contexte économique difficile lié au coronavirus, ces entreprises font face à une chute vertigineuse du prix du baril favorisée par une guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie. L'aide fédérale pourrait se faire sous forme de crédit à très faible taux d'intérêt, précise le « Washington Post ». Voilà disent les démocrates « Ce qui nous inquiète, est cette attitude du gouvernement qui prête davantage d'attention à des intérêts particuliers qu'aux citoyens ne peuvent pas savoir s'ils sont malades car les médecins manquent de kits de dépistage. » Rappelons qu'à cette date le 10 mars, le nombre de contaminations au nouveau coronavirus recensées aux Etats-Unis dépassait les 1 000 cas, selon l'université américaine Johns Hopkins, après que des experts sanitaires ont reproché aux autorités d'avoir minimisé la crise et d'avoir pris du retard dans la mise au point des tests de dépistage. Il se trouve malgré un plan d'urgence d'un montant de 8,3 milliards de dollars approuvé par le congrès américain le 5 mars 2020 pour financer la lutte contre le ravage du coronavirus, la priorité du président Trump reste tournée vers sauver les producteurs de schiste par un plan de relance de 700 milliards de dollars de baisse des charges sociales. Par ailleurs, Chuck Schumer et deux autres sénateurs démocrates, Patty Murray ,un élu de Washington, Gary Peters ,élu du Michigan, préparent une lettre demandant au président de déclarer un état d'urgence et de donner à l'Agence fédérale des situations d'urgence (FEMA) accès à 40 milliards de dollars, lit-on sur le site américain Politico.
2- Pour les 23 pays de l'OPEP+, leur souci est plutôt du côté du budget.
Il est clair que le niveau des prix du baril actuellement est différemment apprécié par les uns et les autres, membre de cette corporation informel née en septembre 2016. Le ministre russe de l'Energie a pris la précaution de confirmer que le budget russe 2020 a été construit sur la base d'un baril à 42 dollars. Cette donnée peut paraître étonnante car les cours du brut se sont respectivement établis en moyenne à 69 et 65 dollars pour les années écoulées, 2018 et 2019. Depuis 2016, la stratégie russe a consisté à accompagner l'OPEP en acceptant une réduction de production, de façon coordonnée dans le seul but de réguler le marché. Cette stratégie offrait l'avantage de maintenir les cours et les revenus. Il convient en effet de préciser que le pourcentage de hausse des prix se révélait être 2 à 3 fois supérieur au pourcentage de baisse des volumes. Ce solde positif des pourcentages constituait donc une hausse de revenus pour les producteurs. Le refus russe d'accompagner cette fois l'OPEP dans une réduction concertée de la production de 1,5 million de barils par jour, suite à la contraction de la consommation pétrolière chinoise, constitue la raison première de la présente descente des prix. Cette stratégie russe était destinée à provoquer un excès d'offre et en conséquence une baisse mondiale des prix. L'objectif clairement exprimé est de mettre en difficulté, et même de sortir du marché, les producteurs américains de pétrole de schiste, dont les coûts de production seraient supérieurs au coût de production russe. Cette décision stratégique russe destinée à fortement perturber les producteurs américains de pétrole de schiste pourrait donc, in fine, créer une situation systémique très négative pour la Russie. La forte dévalorisation des entreprises cotées impacte leur ratio d'endettement. La chute de 20% du rouble va conduire à une hausse proportionnelle du prix de tous les produits importés. L'inflation venait d'être réduite à un niveau de 3%-4%. Elle va malheureusement repartir. En outre, n'oublions pas que le taux de la Banque centrale russe, régulièrement abaissé depuis 2 ans, se situe encore à 6%.
Tous ces paramètres sont à l'opposé de ceux nécessaires à une politique de croissance et donc d'investissement promise par le pouvoir politique russe. Les réalités économiques ont la vie dure. Cet arrosage ralentira t-il les ambitions de Vladimir Poutine qui aura besoin de l'appui populaire pour amender la constitution afin de briquer un nouveau mandat présidentiel ? L'Arabie Saoudite, à 20 dollars le baril, ne perd pas d'argent : la production d'un baril ne lui coûte que 2,80 dollars. Mais le régime a aussi besoin d'un baril à plus de 80 dollars pour équilibrer son budget. Et pour mener ses ambitieux plans de diversification de l'économie. En Russie, les coûts de production sont nettement plus élevés, au-delà des 20 dollars. Mais le budget peut être équilibré avec un cours évoluant entre 40 et 50 dollars. Si les deux pays disposent, en outre, de marges de manœuvres financières, ils ne pourront cependant pas résister sur la durée, estiment les observateurs. Reste à savoir lequel cédera le premier.
3- L'Algérie est parmi les pays les plus vulnérables.
Il se trouve qu'elle n'est pas la seule, il y a le Nigéria, l'Angola, l'Irak, la Libye et surtout le Venezuela pour ne citer que ceux là. Au Nigéria, le gouvernement se penche actuellement sur un scénario catastrophe de 30 dollars par baril de pétrole comme prix de référence et une production de 2,1 millions de barils par jour. Ces données entrent dans le cadre du projet gouvernemental qui consiste à réajuster le budget des finances 2020, en raison de la faiblesse actuelle des cours. L'information a été donnée la semaine dernière, par la ministre des Finances Zeinab Ahmed. Elle a déclaré déjà auparavant que le budget 2020 de la plus grande économie africaine devait être réduit parce qu'il prévoyait un prix du pétrole de 57 dollars le baril. Le prix du baril était alors de 53 dollars. L'Algérie dans un conseil des ministres tenu sous la présidence d'Abdelmadjid Tebboune le dimanche 22 mars a pris des décisions de coupes budgétaires drastiques mais très ciblés pour faire face à cette chute du baril qui a pris un coup le lendemain soit lundi denier pour descendre pour le Brent proche du brut Algérien à 26,35 dollars le baril dans le marché asiatique , après le rejet par le Sénat américain d'un plan de relance de l'économie éprouvée par la pandémie de coronavirus, qui continue de faire rage dans le monde. Ces mesures jugées par de nombreux observateurs courageuses et très circonscrites. Il s'agit d'abord de compresser les importations qui lui coutaient 41 milliards de dollars pour les ramener à 31 milliards de dollars. Le service hors facteur qui a de tout temps pesé sur la balance de paiement, la mesure qu'a pris le conseil des ministres est « d'arrêter carrément la conclusion des contrats d'études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l'Algérie près de sept (7) milliards /an. ». Il y aura aussi une coupe de 30% du budget de fonctionnement avec un garde fou-fou pour ne pas toucher les salaires. Ensuite certains projets programmés dans le budget 2020 et non encore entamés pourront être reportés, évidemment en fonction de l'évolution de la situation économique. La mesure phare reste la coupe budgétaire du groupe Sonatrach qui devra revoir ses charges d'exploitation et ses dépenses d'investissement qui passeront de 14 milliards de dollars à 7 milliards de dollars afin « de préserver les réserves de change ». Le groupe est orienté aussi de ne compter dorénavant sur lui-même pour rechercher des voies intensives comme l'exportation de l'électricité au pays voisins ou éventuellement augmenter les volumes de production pétrolière et gazière pour les destiner au marché spot, une manière de sortir des solutions de facilités habituelles. Pour le Venezuela, les choses pourraient tourner au plus mal après avoir vécu une inflation à plusieurs chiffres, le Fonds monétaire international (FMI) a rejeté une demande d'aide de 5 milliards de dollars réclamée par le président du Venezuela Nicolas Maduro afin de lutter contre l'épidémie de nouveau coronavirus dans son pays. Cette organisation internationale a fondé son rejet par un manque de clarté de la reconnaissance internationale de l'élection de Nicolas Maduro dans ce pays.
*Consultant, Economiste Pétrolier


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