Grâce aux grands sacrifices consentis par tous les secteurs engagés dans la lutte contre le Covid-19, nous assistons à une régression des cas de contamination et l'espoir commence à être présent, rendant à la plupart des citoyens leurs sourires et éloignant leurs appréhensions morbides. Si nous n'avons pas de statistiques officielles pour les autres secteurs, nous avons appris que le corps médical a vu 5 de ses membres emportés par le virus (3 médecins et 2 fonctionnaires d'hôpitaux) en plus de 13 cas de contamination confirmée par le coronavirus. Actuellement, la wilaya de Blida a dépassé le pic de contamination et se trouve, dans une période de stabilité au cours de laquelle le nombre d'admissions de cas avérés et le nombre de décès est assez bas pour permettre une prise en charge efficiente. Mais, et nous ne le répèterons jamais assez, la situation n'est pas arrivée à ce stade sans sacrifices et sans efforts. Des milliers de personnes, tous corps confondus, se sont investis dans cette lutte inégale, contre un ennemi invisible qui frappe là où il veut et quand il veut et elles sont quand même arrivées à le repousser dans ses derniers retranchements. Maintenant, il s'agit de conforter cet espoir, de renforcer notre lutte, de participer à la mise à mort de ce virus. Pour ce faire, tous les citoyens sont interpellés, nous devons éviter ces attroupements devant les bureaux de poste, devant les APC (allocation de 10.000DA), devant les étals des marchands ambulants et devant les épiceries et autres commerces. Tous les Algériens doivent apprendre à respecter les recommandations des autorités publiques et sanitaires, à se respecter mutuellement et à éviter d'être des vecteurs de la propagation du Covid-19. Pour la wilaya de Blida, nous savons tous que le confinement est en principe total, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas sortir, ni le jour ni la nuit, sauf pour faire nos emplettes quotidiennes et en prenant toutes les précautions d'usage, mais en parcourant les villes et les villages, c'est un spectacle désolant que nous trouvons. Devant les sièges des APC, des dizaines de personnes, des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes, s'agglutinent dans une promiscuité qui fait peur, serrés les uns contre les autres, se soufflant au visage les uns les autres, toussant sans retenue, comme si les choses étaient normales, et encore, même en temps normal il est inconcevable de se comporter de la sorte. Il incombe aux autorités communales, grandes absentes de la scène, sauf pour deux ou trois, à travers l'ensemble de la wilaya, de prendre les mesures nécessaires pour éviter cette situation. Il y a bien d'autres moyens d'arriver jusqu'aux familles démunies et à celles impactées par les mesures de confinement pour leur remettre le document à remplir et réunir les dossiers de demande de l'allocation des 10.000 DA. Les bureaux de poste, pris d'assaut, constituent un autre danger de propagation du virus, même avec les deux policiers qui régulent les entrées et les sorties, mais qui sont obligés d'intervenir constamment sur une chaîne longue de centaines de mètres pour faire respecter la distance sanitaire entre personnes formant la file. Et le Ramadhan a fait le reste : attroupements devant tous les commerces de produits alimentaires ouverts, devant les boucheries, pour acheter un sachet de lait ou pour un sac de semoule fine toujours rare malgré le retour de la semoule moyenne et grosse. C'est en évitant tous ces comportements dangereux, en pareille période que nous conforterons l'espoir difficilement arraché par les héros qui se battent sur le front sanitaire et qui nous disent que la bataille n'est pas encore gagnée, loin s'en faut et que nous devons les aider pour abattre une fois, pour toutes, notre ennemi commun. L'hygiène, grande absente de nos us et coutumes L'hygiène, l'une des armes les plus efficaces pour lutter contre le Covid19 et contre toutes les autres maladies, demeure la grande absente de nos us et coutumes, qu'elle soit corporelle ou environnementale. Les marchands de fruits et légumes vous vendent leurs produits, qui seront heureusement lavés, en les manipulant avec des mains sales, qu'ils ne nettoient peut-être qu'une fois par jour lorsqu'ils vont dormir. C'est aussi le cas des bouchers qui hachent de grandes quantités de viande et qui restent pendant plusieurs heures à l'air libre, du pain toujours vendu dans des sachets en plastique et manipulé avec les mains nues et souvent vendu dans les épiceries, malmené par plusieurs mains avant d'être pris par le plus malchanceux. L'utilisation du même gobelet de café par plusieurs personnes est toujours de mise malgré les grands risques, de même que le partage d'un mégot de cigarette. Il serait fastidieux d'énumérer tous les manquements à l'hygiène que nous remarquons, à longueur de journée, que nous subissons malgré nous, que nous ne pouvons éviter parfois, mais qui nous agressent et peuvent nous causer d'innombrables maladies. L'hygiène doit être stricte aussi pour conforter cet espoir de battre le Covid-19 et de reprendre une vie normale avec les autres défis économiques et sociaux qui attendent les Algériens au sortir d'une période qui a ébranlé toutes leurs valeurs.