Si la réouverture de certains commerces frappés par une interdiction d'exercer dans le cadre du plan national de lutte et de prévention contre la pandémie du Covid-19 a réjoui certains, dans la rue la peur se lit sur les visages. En effet, l'autorisation d'exercer donnée à certains commerces comme ceux de l'habillement, de la chaussure ou encore la pâtisserie orientale a provoqué des rushs au point où l'augmentation des cas de Covid-19 commence à inquiéter sérieusement les autorités sanitaires locales. Jusqu'à vendredi, le bilan se portait à 81 cas confirmés et sept décès. Une courbe ascendante dans les cas déclarés, imputée par les autorités sanitaires au non-respect du confinement à domicile et de la distance ainsi que l'inobservation des règles d'hygiène aussi bien par les commerçants que par les clients. D'ailleurs, certains services ont été déplacés de l'hôpital «Youcef Damardji» vers d'autres établissements de santé pour parer à tout risque. «La circulaire interministérielle établie entre les départements du Commerce et celui de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, et fixant les conditions de reprise de certaines activités commerciales, est foulée aux pieds», dénonce un fonctionnaire retraité, rencontré jeudi près de la place du 17 Octobre. Un magasin de vente de gâteaux traditionnels est littéralement pris d'assaut sur la rue «Emir Aek», avec des jeûneurs qui jouent des coudes, avec des yeux plus gros que le ventre. Le port obligatoire du maque, de gants et de blouse par les commerçants n'est pas respecté ni la désinfection continuelle des espaces réservés aux clients et l'organisation d'accès aux magasins en faisant respecter les règles de distanciation. Beaucoup de commerçants ne prennent pas les mesures barrières qui s'imposent, comme mettre les pièces de monnaie dans un liquide javellisé et à mettre à la disposition des clients un gel hydroalcoolique pour éviter toute contamination. Les services de la direction du commerce ont, d'ailleurs, menacé de retrait immédiat du registre de commerce et la fermeture définitive du commerce en cas de manquements aux conditions de prévention contre la propagation du Covid-19. Des menaces qui restent apparemment sans effet sur le terrain cahoteux de la réalité. Sans parler de ces chaînes humaines quotidiennes à la recherche d'un sachet de lait, un spectacle désolant qui s'offre à la vue du citoyen comme apeuré par un tel comportement inconscient, même si les services de sécurité augmentent la garde pour imposer le respect des mesures de prévention contre cet ennemi invisible qu'on appelle le Covid-19.