Devant l'avancée menaçante de la pandémie du coronavirus Covid-19, la parcimonie des tests de son dépistage et le manque de moyens radiologiques dans les établissements sanitaires, une solution palliative à même de combler relativement ces insuffisances a été préconisée par les représentants de la CNAS, l'EPH et l'EPSP lors d'une réunion organisée par le chef de la daïra. «En l'absence de tests de dépistage au niveau local et afin de limiter la charge sur le CHU Tlemcen, nous avons décidé d'appliquer les directives du ministère de tutelle à savoir le recours aux examens radiologiques ou au scanner pour les cas suspectés, au niveau des urgences, d'être contaminés de coronavirus. Seuls les cas chez qui des signes spécifiques à ce virus sont identifiés sur leurs examens thoraciques par l'infectiologue, seront évacués au CHU Tlemcen», explique l'un des représentants des établissements sanitaires. Devant le peu de moyens radiologiques dont dispose l'EPH de Maghnia et l'inexistence de scanner, et avec l'aval de la CNAS, le service de l'imagerie médicale du centre régional de l'imagerie médicale par résonance magnétique de Maghnia a été dédié uniquement au diagnostic radiologique préliminaire, des cas susceptibles d'être atteints du coronavirus. Ceci est gratuit pour tous (assurés sociaux ou pas). Lors d'un stage de prévention et de formation, l'épidémiologue de l'EPH a sensibilisé le personnel et les manipulateurs aux mesures à prendre lors de la prise en charge des malades et à la désinfection régulière. Devant l'insistance du chef de la daïra pour que ce service soit opérationnel en permanence, le chef du centre régional de l'IRM, M. Boutayeb, s'est démené et a réussi avec un effectif très réduit de manipulateurs à assurer le service tous les jours, la désinfection régulière et la protection sanitaire du personnel et des opérateurs. L'on apprend que depuis sa mise en service (5 jours), le centre a comptabilisé une dizaine de cas suspects dont, ce jeudi, 2 cas suspectés de contamination de coronavirus. Si cette initiative a permis de combler un manque local de moyens pour le dépistage, elle est par contre pénalisante pour les autres malades, cancéreux notamment, car, estime un manipulateur, «ce service est ponctuellement dédié pour les cas suspects d'être contaminés de coronavirus. Vu le caractère très contagieux de cette maladie, on ne peut pas examiner d'autres malades autres que ceux-là, aussi désinfectés fussent les lieux et le matériel». Les regards se tournent vers les praticiens du secteur privé qui doivent contribuer de leur côté dans la lutte contre cette pandémie en passant la convention avec la CNAS pour la prise en charge des autres malades, assurés sociaux, ou en pratiquant des tarifs symboliques pour les non assurés.