La majorité des syndicats du secteur de l'Education ont exprimé leur satisfaction quant à la suppression de l'examen du primaire et le report du BEM et du bac au mois de septembre, et les décisions prises par le Conseil des ministres concernant l'année scolaire 2019-2020. Des décisions prises qui convergent à 80% avec les propositions du partenaire social et des organisations des parents d'élèves. Meziane Meriane, coordinateur du SNAPEST, a estimé que la programmation du BEM en septembre est une décision «positive» qui permet de donner la chance à tous les élèves de réussir leur passage au lycée quelle que soit la moyenne du collège. En expliquant que «si on tient compte de la moyenne du passage même réduite à 9/20, des élèves avec 8,75/20 risquent l'exclusion si leurs âges dépassent 16 ans et ceci conformément à la législation scolaire. Le fait de leur accorder la chance de passer l'examen leur donne aussi la chance de réussir». «Mais, la question qui reste posée est comment meubler le vide pédagogique du 12 mars jusqu' à septembre ?» s'est-il interrogé. Pour M. Meriane, «une commission doit être installée pour réfléchir comment maintenir l'enfant dans le bain pédagogique jusqu'à septembre » et de réfléchir concomitamment sur l'échec scolaire qui engendre la déperdition de plus de 400.000 élèves. Il précise que «cette pause est justement une occasion de se pencher sur le problème de la pédagogie d'une manière générale, concernant notamment les programmes, les stratégies d'enseignement, les moyens didactiques utilisés, la qualification de l'encadrement et l'évaluation, les promotions et l'encadrement des élèves». Pour sa part, Zoubir Rouina du syndicat des lycées d'Algérie (CELA) a estimé que les décisions prises ont répondu à hauteur de 80% aux propositions formulées par la majorité des syndicats. Pour ce qui est de l'examen du BEM, M. Rouina a affirmé que c'était une des propositions de son syndicat. « On a bien voulu garder l'examen du BEM, parce que tout simplement nous n'avons pas un système dévaluation unifié». Et de poursuivre : « Le fait que l'élève soit évalué par des enseignants différents, cela lui donnera une chance d'être justement évalué. Il en va de la crédibilité de l'examen du BEM ». Reste, dit-il, des questions relatives à l'aspect psychologique et pédagogique, notamment sur comment motiver les élèves pour qu'ils reprennent la révision et les cours, après six mois de coupure avec l'école, puisque les examens sont programmés à partir de la mi-septembre. Pour le CELA, il faut qu'il y ait des réflexions sur comment rattraper les cours perdus du troisième trimestre au cours de l'année prochaine. Le syndicat des lycées d'Algérie propose d'ores et déjà deux semestres au lieu de trois trimestres. Les organisations des parents d'élèves ont, en général, apprécié le reste des décisions prises par le Conseil des ministres concernant l'année scolaire, qui figuraient dans les propositions de l'ensemble des organisations, qui ont été soumises au ministère de l'Education. Notamment celles relatives à l'annulation de l'examen de la 5ème année primaire et le calcul des premier et deuxième trimestres tout en réduisant les taux d'admission pour la transition pour l'année prochaine. Mais, il reste le souci majeur sur comment motiver l'élève ou l'accompagner psychologiquement pour conserver les connaissances pendant ces 6 mois. En ce qui concerne certaines réactions sceptiques exprimées à travers les réseaux sociaux, le porte-parole du CELA a affirmé que dans pareilles circonstances, « on ne peut pas satisfaire tout le monde». Les précisions du ministre Pour sa part, le ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout, s'exprimant hier lors d'une conférence de presse animée au siège de son département ministériel, a affirmé que la situation sanitaire actuelle «ne permet pas l'organisation de l'examen du Brevet d'enseignement moyen (BEM) à son échéance fixée, d'où la décision de son organisation durant la deuxième semaine du mois de septembre prochain, si les circonstances sanitaires le permettent», rapporte l'APS. Plus précis, le ministre a ajouté que les épreuves seront basées sur ce qui a été dispensé en classes comme enseignement, lors des premier et deuxième trimestres de l'année scolaire 2019/2020. Le ministre a annoncé par ailleurs que les établissements scolaires ouvriront leurs portes pour une durée admissible - si les conditions le permettent - avant le déroulement du BEM et du baccalauréat, pour assurer aux élèves une révision et une prise en charge psychologique de manière à les préparer aux deux examens. «Dans tous les cas, nous prendrons en compte les cours non enseignés durant le troisième trimestre, en adoptant la remédiation pédagogique durant la prochaine année scolaire», a-t-il précisé, indiquant que «l'application de ces mesures dans tous les cycles d'enseignement dépendra de l'amélioration de la situation sanitaire dans le pays».